Prévention du risque routier : essentielle et pourtant fort négligée

Classé dans la catégorie : Général

Le risque routier professionnel est encore fortement sous-estimé dans les TPE-PME. C’est l’un des enseignements de l’enquête publiée, le 14mai dernier par l’assureur MMA à l’occasion des Journées de la sécurité routière au travail.

Un risque sous-évalué

En effet, alors que la route reste la première cause d’accident mortel au travail avec près de 400 décès recensés en 2016, seuls 18% des patrons de TPE/PME placent le risque routier professionnel au 1er rang des risques professionnels. De la même façon, les dirigeants sont mal informés de leurs responsabilités : seuls 54% savent que le dirigeant d’entreprise peut être tenu responsable en cas d’accident pendant un déplacement professionnel.

Une évaluation des risques inadaptée

Cette mauvaise perception des enjeux s’explique peut-être aussi par une évaluation des risques souvent inadaptée. Ainsi, parmi les entreprises ayant réalisé un Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER), seules 28% font mention du risque routier : un score en progression de 7 points depuis 2016 mais encore très largement insuffisant qui s’explique certainement par le recours à une méthodologie d’évaluation obsolète (voir entretien avec François Sidos en page2) aboutissant à faire l’impasse sur la première cause de mortalité au travail !

Une prévention insuffisante

Faute de pouvoir s’appuyer sur une évaluation des risques donnant une vision claire des priorités, les actions de prévention engagées sont fréquemment insuffisantes. Seuls 17% des sondés affirment avoir mis en place des actions de prévention. Parmi ceux-ci, les actions les plus fréquentes sont : “la vérification régulière des véhicules mis à disposition des salariés” (79%) “et des permis de conduire” (74%), “la réduction des déplacements des salariés pour limiter les risques routiers” (44%), “l’instauration d’une charte de bonnes pratiques au volant” (43%) et “l’instauration du droit à la déconnexion complète des salariés lors de leurs trajets professionnels” (40%).

Responsabilisation des salariés

En revanche, comme le remarque le site Flottes Automobiles (www.flotauto.com) la responsabilisation des salariés est entrée dans les mœurs : “L’obligation de désigner les conducteurs en cas d’infraction au volant d’un véhicule d’entreprise est connue par la majorité des dirigeants concernés (93%, contre 94% en 2017). Un an après son entrée en vigueur, la mesure est respectée par 65% des dirigeants, soit une progression de 15 points par rapport à 2017. Et seuls 28% d’entre eux sont encore prêts à payer l’amende.” Pour les experts de la MMA, il s’agit d’un “basculement de comportement” : en 2016, où 29% des dirigeants désignaient leurs conducteurs tandis que 56% étaient encore disposés à payer l’amende.

Un impératif opérationnel

Pour expliquer leur manque d’engagement dans la prévention du risque routier, 50% des dirigeants de TPE-PME reconnaissent simplement qu’ils n’y ont pas pensé ou qu’ils manquent de temps. Pour notre part, nous y voyons aussi le signe que ces dirigeants n’ont pas encore perçu combien une gestion globale du risque routier alliant prévention des risques et protection juridique se révèle essentielle au bon fonctionnement de l’entreprise. Les dirigeants dont des salariés ont été accidentés ou privés de leur permis de conduire ne nous contrediront pas...

Pour aller plus loin : Enquête “Les professionnels et la route: quelle connaissance du risque routier de leurs salariés ?”, réalisée par l'Ifop pour MMA, consultable sur https://mooc-zerotracas.mma.

 

Sur le même sujet : Près de 8 dirigeants de TPE/PME sur 10 sous-estiment le risque routier professionnel

Les derniers produits des risques professionnels

Réagissez en laissant votre commentaire !