La prévention concerne l’ensemble des mesures pour prévenir un risque, c’est-à-dire pour l’empêcher totalement de survenir, ou, à défaut, pour éviter ses conséquences ou en réduire les effets ou la fréquence.
Pour autant ...
- Porter un casque n’empêchera jamais un objet de tomber sur la tête de quelqu’un,
- Un panneau « sol glissant » ne sera jamais lu par une personne qui marche en écrivant un SMS,
- Pas plus qu’une pancarte « tenez la rampe » n’empêchera jamais personne d’emprunter un escalier les bras chargés de dossiers.
Alors quelle marge de manœuvre pour les acteurs HSE ?
En qualité d’acteur HSE, de Préventeur, vous avez la lourde responsabilité de mettre tout en œuvre pour éviter le pire et votre champ d’action s’est largement étendu depuis ces 15 dernières années.
De super technicien des règles, des procédures, vous avez développé une rigueur et une créativité à toute épreuve pour trouver des solutions et des moyens pour améliorer les conditions de travail. Analyser les risques, diagnostiquer les situations de travail, assurer une veille de conformité réglementaire, piloter les indicateurs, proposer des plans d’action de prévention, réaliser des audits internes, appuyer les managers…vous êtes sur tous les fronts.
En retour, vous avez la satisfaction de voir les résultats s’améliorer, vos TF/TG baisser puis… stagner, voire se dégrader. Trop souvent, des résultats qui ne sont pas à la hauteur de l’énergie dépensée et des investissements réalisés.
Selon le rapport annuel de l’assurance maladie, et confirmé par l’article d’actu-environnement « Accidents du travail et maladies professionnelles sont repartis à la hausse après la crise sanitaire », le nombre des accidents du travail est de nouveau en croissance en 2021 (+12% par rapport à 2020, bien qu’en baisse par rapport à son niveau de 2019), avec notamment une augmentation des accidents sur le trajet domicile-travail, également en retrait par rapport à son niveau de 2019, en lien probablement avec les limitations de déplacements domicile-travail en 2021.
On aurait pu penser que la crise sanitaire modifierait notre relation à la prise de risque. Visiblement il n’en est rien...
Et là, vous, Préventeur engagé, porté par le sens de votre mission, vous vous sentez bien démuni…
Alors comment prévenir les risques quand on pense avoir tout essayé ?
- Sûrement pas en écrivant de nouvelles procédures, en imposant de nouvelles règles
- Pas plus qu’en multipliant les panneaux
- Ni en investissant dans le dernier équipement de protection à la mode
- Ni même en rabâchant le bien-fondé des démarches de prévention
Ces accidents résiduels, dans 9 cas sur 10, sont en lien avec le facteur humain…
Bonne nouvelle ! 90% des accidents peuvent donc être évités.
Pas en donnant plus de moyens, pas en en demandant plus au Préventeur.
Une nouvelle voie reste à explorer : celle du sens qui guide l’action de chacun, qui permet de passer de la sécurité par obéissance à la sécurité par conviction.
Passer de :
“Je le fais par ce qu’il le faut” ...à… “je le fais parce que ça le vaut”
“Je le fais parce que c’est toi qui me le demandes” … à ... “je le fais parce que c’est bon pour moi”
L’obéissance sans le sens amène la désobéissance.
Auteur : ID.QUATION.
NUDGE ME le :
PAQUENTIN le :
Webmaster le :
Juste une précision sur le terme "NUDGE" pour les ignorants comme moi : To nudge, en anglais, signifie donner un coup de pouce. La théorie du nudge, née aux Etats-Unis, exprime l’idée que l’influence exercée sur une personne peut permettre de la rendre plus productive.
La théorie du "nudge management" proposée en 2008 par Richard Thaler lui a permis de devenir un pionnier de l'Économie comportementale. Il aura ensuite obtenu le Prix Nobel d’économie qu’il reçoit en 2017.
Le nudge est en premier lieu une théorie. Elle vise à influencer les choix des individus en utilisant des données provoquant une émotion.