L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) vient de publier les résultats d’une étude visant à déterminer les effets du cumul d’activités et de contraintes du travail sur la santé et la sécurité d’étudiants qui travaillent pendant leurs études. Cette réalité est préoccupante lorsque l’on sait que les jeunes Canadiens figurent au premier rang parmi les neuf pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) au regard du nombre moyen d’heures hebdomadaires consacré au travail et aux activités pendant la semaine d’école.
Manque de sommeil
Réalisée auprès de 94 jeunes de 19 à 21 ans du Saguenay-Lac-St-Jean, la recherche indique que les étudiants ne tentent pas d’alléger leurs exigences scolaires en diminuant, par exemple, le nombre d’heures de cours pour compenser les heures dédiées au travail rémunéré. Le temps de travail vient s’ajouter à celui dédié aux études et aux travaux scolaires. En moyenne, les étudiants y consacrent 46 heures par semaine. « La majorité d’entre eux ne considère pas cette charge comme trop élevée, mais un sur cinq perçoit le travail comme difficile, exigeant et stressant. De plus, la moitié des étudiants travailleurs a des problèmes de sommeil. La situation semble plus préoccupante pour les étudiants du collégial et ceux inscrits au diplôme d’études professionnelles (DEP) ou à la formation générale des adultes », estime la chercheure Élise Ledoux, une des auteures du rapport.
Santé et sécurité
La majorité des étudiants travaillent dans les secteurs du commerce de détail, de l’hébergement et la restauration. Ils sont exposés à de multiples contraintes organisationnelles, dont les situations de tension avec le public auxquelles les filles sont plus fréquemment confrontées que les garçons. Deux filles sur cinq et près d’un garçon sur cinq disent éprouver un état de fatigue général pouvant nécessiter une consultation médicale. Une fois de plus, il apparaît que les étudiants travailleurs sont aux prises avec des douleurs musculo-squelettiques persistantes ou chroniques. Les trois-quarts des participants devaient rester debout longtemps. Une majorité ressentait des douleurs aux jambes et aux pieds et près de la moitié devait manipuler des charges lourdes.
« Les accidents du travail font partie de la réalité de ces jeunes qui combinent études et travail et les résultats de l’enquête suggèrent que la survenue d’un premier accident au tout début d’un parcours professionnel, souvent à l’adolescence, augmente le risque d’un subir un autre accident par la suite », conclut la chercheure.
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Auteur : Jacques Millette , IRSST.