Sécurité intégrée : fantasme ou réalité ?

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Dans le monde de l'entreprise, la sécurité reste LE thème incontournable, de l'industrie à l'agroalimentaire, en passant par la logistique jusqu'au bureau encombré de la jeune stagiaire. Enjeu financier ou médiatique à l'ère du hashtag vengeur, la sécurité au travail conditionne largement la productivité autant que la réputation. En ajoutant à ces dépendances une réglementation en constante évolution, la sécurité intégrée s'impose aujourd'hui, à condition d'en maîtriser l'essence...

La sécurité intégrée, c'est quoi ?

Tout employeur ayant l'obligation légale de veiller à la santé et la sécurité des travailleurs, il lui appartient de mettre en place des actions de prévention, d'information et de formation pratique. Ces actions constituent ce qu'il convient de vulgariser pour désigner la politique de sécurité, ou culture de la sécurité. Vous avez dit 'culture' ?

Oui ! et non plus stratégie, plan ou disposition. Car au-delà des formules, des campagnes ou des menaces, la sécurité intégrée se définit comme l'implication de tous, dirigeants, managers, salariés ; une prise de conscience sans hiérarchie, au service de la sécurité au quotidien

Il est communément accepté que la culture de sécurité intégrée est le plus haut niveau de culture de sécurité. En outre elle implique chacun dans la sécurité, à tous les niveaux de l’organisation. La sécurité intégrée, c'est donc une approche holistique et consciente, une volonté spontanée partagée par tous les acteurs d'une entreprise, en clair , un état d'esprit !

Sécurité intégrée, mais par qui ?

Longtemps, et dans l'immensité du monde professionnel, la politique de sécurité était définie par la direction, qui, à défaut d'une réelle connaissance du terrain, profitait à juste titre de l'accompagnement des services publics dédiés. Fort de ce soutien, rendu indispensable par l'évolution des tâches, des métiers et des structures, l'entreprise prend alors les mesures nécessaires : amélioration permanente des conditions de travail, parution d'un DU des risques professionnels ou création du CHCT (devenu le CSSCT ) pour les entreprises de plus de 50 salariés, etc...

Des campagnes fortes, des réflexions innovantes, mais qui se heurtent souvent au manque de coopération de certains éléments, par principe ou négligence.

Sandrine Marquis, Responsable QSE chez WATTS France, rappelle que « sur certains sites, 90% des accidents sont liés au manque de savoir être, et non à l'espace de travail ou aux machines. »

Lassé des règles et des contraintes, l'employé moderne, tous niveaux confondus, peut s'agacer de ces recommandations qu'il juge liberticides ou dépassées, quand il ne les ignore pas par distraction ou mauvaises habitudes. Et d'ailleurs, l'implication des dirigeants est-elle toujours significative en terme d'investissements, de pertinence et de réactivité? Les managers sont-ils qualifiés pour sensibiliser, encourager ? impliquer ? Dès lors, le concept de sécurité intégrée par tous relève-t-il de l'utopie ? Lire la suite ...

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