Nourrir un sentiment d’injustice après un accident du travail peut entraver le rétablissement de la victime. La littérature scientifique a d’ailleurs déjà validé ce phénomène.
« Les connaissances manquaient toutefois quant aux facteurs pouvant jouer un rôle dans l’émergence du sentiment d’injustice », indique Michael Sullivan, professeur à la Chaire de recherche du Canada en santé comportementale du Département de psychologie de l’Université McGill et auteur, avec trois collègues, de l’étude intitulée Les facteurs qui influencent l’émergence d’un sentiment d’injustice suite à un accident du travail, publiée par l’IRSST.
Cette recherche en deux temps voulait identifier les déterminants du sentiment d’injustice dans les premières semaines suivant un accident du travail chez 187 personnes ayant subi une blessure musculosquelettique invalidante au cours des trois mois précédents. L’équipe scientifique a d’abord mesuré de manière standardisée la douleur, la dépression et l’incapacité, des indicateurs servant à prédire la hauteur de ce sentiment. « Le sentiment d’injustice est prévalent très tôt après l’accident chez une proportion importante de personnes ayant subi un accident du travail, indique Michael Sullivan. Par ailleurs, la souffrance élevée reliée à la douleur et à la dépression contribue à l’émergence du sentiment d’injustice, tandis que ce dernier nourrit et empire à son tour la souffrance. » Lire la suite de l'article...
Auteur : GUY SABOURIN, Prévention au Travail.