Selon France Inter, le 12e baromètre du cabinet Empreinte Humaine avec OpinionWay met en lumière une détérioration continue de la santé mentale des travailleurs français depuis le début de la crise sanitaire. Les chiffres clés révèlent une augmentation significative de la détresse psychologique, avec près de la moitié des salariés (48 %) se déclarant en situation de détresse, soit une hausse de quatre points depuis février dernier. Parmi eux, 17 % sont en détresse psychologique élevée.
Les travailleurs de plus de 60 ans sont les plus touchés, avec un taux de détresse psychologique atteignant 60 %, soit une augmentation de trente-deux points en un an. Le psychologue du travail et président d'Empreinte Humaine, Christophe Nguyen, souligne une dégradation sur tous les indicateurs étudiés depuis trois ans et demi, attribuant cela à l'inflation, à l'incertitude générale dans les entreprises, et à une intensification notable de la charge de travail.
Les conséquences se traduisent par une augmentation des cas de burnout, avec 32 % des salariés actuellement en risque, dont 12 % en burnout sévère. Par ailleurs, un quart des 2 000 salariés interrogés indiquent une augmentation des tentatives de suicide ou de suicides au sein de leur organisation.
Le télétravail, devenu courant pendant la crise, présente des aspects mitigés. Bien qu'il permette une réduction du temps de transport, il s'accompagne d'une charge de travail supplémentaire pour un télétravailleur sur deux, notamment en raison de réunions à distance. Les managers et cadres sont particulièrement exposés à ce risque.
Enfin, 8 salariés sur 10 estiment que la politique de vie au travail dans leur entreprise n'est pas assez stratégique et parfois même contraire à leur bien-être. Le psychologue insiste sur la nécessité pour les entreprises de revoir leur stratégie en mettant en place des outils de prévention, soulignant que cela pourrait résoudre des problématiques de recrutement et de fidélisation. Actuellement, 43 % des salariés envisagent de quitter leur entreprise, et l'étude met en garde sur le double risque de départ en cas de mauvais état de santé psychologique.
Auteur : Inforisque.
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