Au cours des 20 dernières années, la France a connu une exposition massive de données personnelles, avec un total de 1,4 milliard de comptes utilisateurs compromis. En 2024, la tendance s'est intensifiée, particulièrement au deuxième trimestre où 7 millions de comptes français ont été exposés, marquant une hausse de 21 % par rapport au premier trimestre (5,8 millions de comptes). Cette augmentation significative a propulsé la France de la huitième à la troisième place mondiale en termes de violations de données pour cette période.
Contexte global des violations de données
À l'échelle mondiale, le deuxième trimestre 2024 a vu une diminution de moitié des violations de comptes par rapport au premier trimestre, avec 208 millions de comptes touchés contre 442 millions précédemment. Cependant, ces chiffres restent élevés par rapport à l'année précédente, avec une augmentation de 42 % par rapport au deuxième trimestre 2023. En termes de distribution régionale, l'Amérique du Nord a enregistré le plus grand nombre de violations avec 123 millions de comptes compromis, représentant près de 60 % des violations mondiales. Les États-Unis, en particulier, ont été gravement touchés, représentant 95 % des violations nord-américaines.
Tendances européennes et asiatiques
En Europe, bien que le nombre de violations ait diminué de 42 % par rapport au premier trimestre 2024, la région reste la deuxième la plus touchée avec 50 millions de comptes compromis, représentant 19 % des violations mondiales. La France, avec ses 7 millions de comptes violés, se classe troisième après les États-Unis et la Russie pour le nombre total de violations.
L'Asie a connu une réduction drastique du nombre de violations, passant de 117 millions au premier trimestre à seulement 15 millions au deuxième trimestre, une baisse de 87 %. Malgré cette réduction significative, l'Asie occupe toujours la troisième place mondiale avec 7 % des comptes compromis.
Comparaison des pays les plus touchés
Les dix pays ayant subi le plus de violations au deuxième trimestre 2024 sont, par ordre décroissant : les États-Unis (116,8 millions), la Russie (25,1 millions), la France (7 millions), le Royaume-Uni (5,7 millions), la Chine (4,9 millions), le Canada (4,4 millions), l'Allemagne (2,9 millions), l'Inde (2,8 millions), l'Espagne (2,5 millions) et l'Australie (1,4 million). En termes de densité de fuites (nombre de comptes fuités pour 1 000 résidents), les États-Unis se placent en tête avec 344 comptes violés pour 1 000 résidents, suivis par la Russie (174), le Salvador (142), et le Canada (113). La France se positionne cinquième avec 108 comptes violés pour 1 000 résidents.
Réactions et précautions
Face à cette situation alarmante, les experts en cybersécurité, comme Kasparas Jucaitis de Surfshark, exhortent les utilisateurs à être proactifs en surveillant régulièrement leurs données personnelles via des services de notification de violations. Cette surveillance est cruciale, car les entreprises peuvent parfois tarder à informer les utilisateurs des violations. En 20 ans, les types de données personnelles compromis ont inclus des courriels, mots de passe, détails de cartes de crédit, codes postaux, dates de naissance et numéros de téléphone, accumulant un total de plus de 65 milliards de dossiers personnels exposés.
Méthodologie et collecte de données
Les données de cette étude ont été collectées à partir de 29 000 bases de données accessibles au public et agrégées par adresse électronique. Pour déterminer l'emplacement géographique des adresses électroniques compromises, plusieurs paramètres ont été utilisés, tels que les noms de domaine, adresses IP, coordonnées et numéros de téléphone. Ces données ont ensuite été anonymisées et analysées statistiquement par Surfshark.
La carte mondiale des violations de données est mise à jour mensuellement avec les données les plus récentes, offrant ainsi une vision actuelle et précise de l'état des violations de données à travers le monde. Les pays avec une population inférieure à un million d'habitants ne sont pas inclus dans l'analyse, garantissant ainsi une représentativité des données pour les régions les plus touchées. Pour plus de détails méthodologiques, la documentation complète est disponible sur le site de Surfshark.
Auteur : Inforisque.Source : Surfshark.