BDESE 2025 : l’opportunité (encore) sous-exploitée pour muscler la sécurité au travail

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Le baromètre 2025 des Éditions Tissot sur la BDESE met en lumière un paradoxe : les pratiques progressent, la digitalisation s’installe, mais la mise en œuvre reste perçue comme lourde. Or, du point de vue « sécurité au travail », cette base de données est un levier puissant pour piloter la prévention, démontrer la conformité et soutenir le dialogue social. À condition de l’utiliser au-delà du minimum légal.

Pourquoi c’est un enjeu sécurité ?

La BDESE centralise des informations économiques, sociales et environnementales qui irriguent directement la prévention des risques : accidents du travail, absentéisme, exposition aux facteurs de risques, formation sécurité, organisation du travail, etc. Sans consolidation fiable, les équipes HSE et RH naviguent à vue ; avec une base robuste, elles priorisent, mesurent et ajustent.

Ce que dit le baromètre — signaux clés pour la SST

  • Conformité inachevée : un peu plus de 30 % des entreprises soumises n’ont pas encore déployé leur BDESE, principalement par manque de temps.
  • Alimentation en progrès : 54 % déclarent avoir finalisé la saisie des données 2024 (contre ~45 % les années précédentes).
  • Virage numérique : 44 % partagent via intranet/cloud, 39 % via une solution dédiée ; le papier tombe à 9 %.
  • Indicateurs sociaux en hausse : près de 75 % les calculent, et plus de la moitié les exploitent pour piloter et alimenter la BDESE.
  • Outils éclatés : Excel règne (67,1 %), la paie progresse (41,7 %), SIRH (24,2 %) et solutions BDESE (8,8 %).
  • Perception évolutive : deux tiers reconnaissent une vraie valeur ajoutée au dispositif ; la satisfaction grimpe à 47 % (un tiers en 2022).

La problématique : des données sécurité morcelées, des décisions trop lentes

Dans beaucoup d’organisations, les indicateurs sécurité (AT/MP, presqu’accidents, taux de fréquence/gravité, habilitations, DUERP, actions de prévention) vivent dans des tableurs, des exports de paie et des modules SIRH hétérogènes. Résultat : collecte manuelle, délais de consolidation, incohérences et difficulté à démontrer la maîtrise des risques devant le CSE/CSSCT. La BDESE doit devenir le « point de vérité » qui relie ces sources et fluidifie le pilotage.

Comment transformer la BDESE en levier de prévention

  • Cartographier les flux sécurité : qui produit quoi, quand, avec quel outil ? Ciblez les doublons et les « bouchons » de validation.
  • Définir un socle d’indicateurs SST commun (TF, TG, JHP, taux d’absentéisme, exposition postes à risques, % formations sécurité effectuées, suivi DUERP/plan d’actions) avec définitions partagées.
  • Automatiser la collecte depuis la paie et le SIRH vers la BDESE (ETL léger ou connecteurs natifs) pour éliminer la ressaisie et sécuriser les calculs.
  • Instaurer une gouvernance CSE/CSSCT : calendrier de mise à jour, propriétaires de données, règles d’audit et traçabilité des modifications.
  • Visualiser pour agir : un tableau de bord BDESE « SST » avec seuils d’alerte mensuels, comparaisons par site/métier et suivi des actions correctives.
  • Former les relais (managers, RH de proximité) à la lecture des indicateurs et à l’escalade précoce des signaux faibles.

À retenir

La BDESE n’est pas qu’une obligation : c’est un accélérateur de maturité sécurité. Les chiffres 2025 montrent que le terrain est prêt (digitalisation, usage des indicateurs), mais le morcellement outillage/process freine encore la prévention. En faisant de la BDESE la colonne vertébrale des données SST, vous gagnez en réactivité, en transparence et en impact.

Pour aller plus loin, téléchargez la synthèse complète du baromètre : Télécharger la synthèse complète.

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