la sécurité des patrons en question

Classé dans la catégorie : Général

Le phénomène du kidnapping de patrons par des salariés en colère lors de négociations commence à prendre des proportions inquiétantes.

Rien que le mois dernier : Sony, 3M, Caterpillar... La presse étrangère considère avec un amusement mêlé d'incrédulité ce spectacle aussi exotique que les émeutes qui secouent régulièrement dans nos banlieues. La presse nationale, elle, ne s'en offusque pas, qualifiant de rétentions quasiment à l'amiable ce qui ne sont rien d'autre que des prises d'otages. Dans un contexte dans lequel les médias, service public en tête, appellent de leurs vœux le grand soir, la révolte sociale, ces actes sont appelés à se répéter. Certains journalistes considèrent que la chasse au patron est ouverte, légitime, et multiplient les interviews haineuses. On est ici à la limite entre la liberté d'expression et l'appel au crime.

Sur le long terme, les entreprises étrangères vont y réfléchir avant d'investir en France, en dépit de la qualité de notre infrastructure et de nos services. Ces comportements, syndicalistes ou pas, ne sont pas tolérés à l'étranger. Sur le court terme, il importe aux grands responsables d'entreprise de se prémunir de ces mésaventures. La société allemande Continental AG a ainsi déplacé le lieu d'une rencontre avec les salariés dans un hôtel à 700 km de l'entreprise, histoire de ne plus subir la pression et risques encourus. Il y a fort à parier que les négociations font davantage se dérouler par téléphone...

Sur le fond, ce phénomène pose la question de la place de l'État dans le dialogue entre les salariés et le patronat, et c'est la crise économique qui en est le révélateur. L'État semble hésiter à intervenir comme s'il n'était pas de son ressort de régler des problèmes d'ordre public dans la sphère économique. D'ailleurs, pour éviter l'escalade, les consultants de sécurité privée recommandent de ne pas faire appel aux forces de l'ordre, dans un acte de défiance qui ne laisse pas d'interroger quant à l'image des forces de l'ordre en France.

Auteur : Gaël Marchand, metier-securite.fr

Réactions...

lecteur assidu le :

OUI, bravo, enfin la voix et la voie de la raison et du droit.
Car si, sous le prétexte d'obtenir un résultat "juste" tout est admis, alors pourquoi ne pas revenir sur la légitimité des attentats du 11 septembre...
Comment expliquer à nos enfants qu'ils doivent travailler pour obtenir, une situation, une "position sociale ", etc, alors que c'est l'inverse qui est régulièrement mis en valeur.
Le fondement même de nos économies repose sur le principe de la création de valeurs, qu'une entreprise doit faire des bénéfices. (Toutes les entreprises ne peuvent pas fonctionner sur le modèle de la SNCF...).
J'ajouterai qu'outre la création de valeurs "financières" les plus importantes sont les valeurs morales. Madame Messieurs de la grande presse ne riez pas, c'est uniquement un reste de nos valeurs morales, qui nous permet de vivre en paix.
Ne mélangez donc pas "personne physique" et "personne morale".
Sinon en tant que chômeur (issu d'un groupe étranger), je devrais dévaliser mon hypermarché et pourquoi pas forcer les portes de ma banque pour nourrir ma famille. Car en fait, ils font des bénéfices et moi je n'ai rien...

Merci au site de nous laisser cet espace d'expression.

A100 le :

Je pense que lorsque l'on est patron salarié d'une PME -PMI ou d'un grand groupe, il faut assumer sa position et les choix faits par les actionnaires. Si on respectait un peu plus les salariés en France, nous n'en serions peut-être pas arrivés à ces excès....
Petit rappel: les salariés ont été laissés pour "con" pendant ces 15 dernières années de croissance effrénée pendant lesquels tous ces chefs d'entreprise salariés, je le précise bien "salariés", ont eux touché des "pactoles". Aujourd'hui, c'est la crise et on explique aux salariés que c'est la récession et qu'ils vont peut-être perdre leur emploi malgré tous les efforts et sacrifices consentis ces dernières années pour augmenter la productivité,....et que les dirigeants vont eux toucher des "parachutes dorés". Je pense qu'il y a de quoi "péter" les plombs, non?
A nous de faire pour que dorénavant, les salariés soient davantage associés à la croissance et aux bénéfices au même titre que leur hiérarchie, qu'ils retrouvent la quiétude et la motivation dans leur travail ,afin que le cas échéant en période de crise, ils soient plus aptes à consentir des sacrifices d'une façon solidaire, nul besoin de le rappeler, avec leur hiérarchie. Et peut-être que ces excès disparaîtront. Comme dit le proverbe, "on récolte ce que l'on sème".

lecteur assidu le :

Je suis dans le même état d'esprit que vous mais, en quoi un "pétage de plomb" est-il légitime ?
Je pense qu'il ne faut pas confondre la compréhension d'un acte, et sa légitimité.
La compréhension permet d'adapter la sanction, la légitimité en fait un "standard" acceptable non répréhensible.
Maintenant ma remarque n'exclut pas le fait que des changements sont à faire. Le retour à une "valeur travail" permettrait de supprimer beaucoup d'inégalités flagrantes.
De mon point de vue, nous souffrons aujourd'hui d'une médiatisation d'évènements qui au lieu de déboucher sur l'ouverture de vraies discussions constructives, aboutissent irrémédiablement à dresser des personnes les unes contre les autres.
Cordialement

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