L’industrie du chocolat en France représente plus de 30 000 emplois, dont une part importante exercée en milieu industriel. Les lignes de production modernes — broyage, raffinage, conchage, conditionnement, emballage, ventilation — associent cadence élevée et mécanisation, avec un corollaire bien connu : des niveaux sonores parfois élevés et difficiles à maîtriser.
Le bruit n’est pas seulement une nuisance inconfortable. C’est un risque professionnel majeur, reconnu et encadré, susceptible d’entraîner des atteintes auditives irréversibles, de la fatigue, des troubles de l’attention, voire des accidents de travail liés à la baisse de vigilance.
Dans un contexte où la performance industrielle repose sur la maîtrise des risques, les entreprises du chocolat ont tout intérêt à définir une politique contre le bruit structurée, cohérente et mesurable.
Niveaux de bruit typiques dans les chocolateries françaises
Les sources sonores les plus courantes incluent :
- Les broyeurs / concasseurs : 100–110 dB(A)
- Les conches, malaxeurs, raffinage : 70–85 dB(A)
- Les convoyeurs, ensacheuses, lignes d’emballage : 75–90 dB(A)
Ces valeurs, variables selon modèles, vitesse de production, maintenance ou acoustique des locaux, témoignent d’un potentiel d’exposition significatif, notamment pour les opérateurs de ligne, la maintenance ou le nettoyage.
Une évaluation sérieuse repose sur des mesures sur site, à l’aide d’instruments étalonnés, pour obtenir la valeur d’exposition quotidienne (LEX,8h) et établir un diagnostic fiable.
Les conséquences sanitaires et socio-économiques
Une exposition prolongée à des niveaux élevés peut entraîner une hypoacousie, des acouphènes permanents, une perte d’intelligibilité vocale, de la fatigue auditive.
Ces lésions sont irréversibles et souvent détectées tardivement.
Le bruit altère également la concentration, les réactions, la prise de décision, l’efficacité globale.
Ce n’est pas anecdotique l’impact sur la qualité, la sécurité et la productivité est réel et mesurable.
Pour l’entreprise, ces dommages représentent un coût important car ils induisent des arrêts maladies, des maladies professionnelles, de l’absentéisme, du turnover et une baisse de performance…
Le coût global du bruit dépasse largement la dépense liée à l’achat d’EPI.
Cadre réglementaire — responsabilités de l’employeur
La réglementation française impose des obligations dès :
- 80 dB(A) : seuil d’action inférieur
- 85 dB(A) : seuil d’action supérieur
- 87 dB(A) : valeur limite d’exposition quotidienne
L’employeur doit notamment évaluer le risque, mettre en place des mesures techniques, organiser le travail pour réduire l’exposition, fournir des protections auditives adaptées, former et informer les salariés, assurer un suivi médical adapté et tracer les actions menées.
La conformité contre le bruit au travail n’est pas optionnelle.
C’est une obligation légale, technique et sociale.
Conclusion
Le bruit en chocolaterie est un risque professionnel majeur, encore trop souvent sous-estimé.
Il impacte la santé, la sécurité et la performance des salariés ainsi que la qualité de production.
Mettre en œuvre une démarche structurée — diagnostic, actions techniques, organisation, formation, suivi — permet de :
- réduire durablement l’exposition,
- sécuriser les salariés,
- respecter les obligations réglementaires,
- et améliorer la performance industrielle.
Dans un contexte de tension sur les compétences et d’exigence qualité, protéger l’audition des salariés est une décision stratégique, et non un coût incompressible.
Auteur : Earow by Prodways.