Le plan d'actions pour prévenir la pénibilité au travail expliqué et commenté aux entreprises

Classé dans la catégorie : Général

Depuis le 1er janvier 2012 les entreprises de plus de 50 salariés qui exposent plus de 50 % du personnel à un ou plusieurs facteurs de pénibilité doivent engager une négociation et mettre en place un plan d'actions de prévention de la pénibilité.

Chefs d'entreprises et représentants du personnel ont été invités par la CPID* de l'Ariège à participer à une journée de formation pour s'approprier cette loi et saisir l'opportunité qu'elle représente pour améliorer les conditions de travail en l'entreprise. « Une première régionale particulièrement réussie destinée à alimenter le dialogue social sur la pénibilité au sein des entreprises » estime Alain Tournier, Directeur adjoint de l'UT Direccte Ariège. Car l'enjeu est bien là : cette formation a pour ambition de donner aux partenaires sociaux des pistes de réflexion en vue de négocier et de mettre en oeuvre un plan d'actions efficient et opérationnel de prévention de la pénibilité. Retour sur cette expérience.

* La Commission Paritaire Interprofessionnelle Départementale de l'Ariège est composée de représentants des organisations professionnelles d'employeurs et des organisations syndicales de salariés dans le département. Elle est pilotée par l'Unité Territoriale Ariège de la Direccte Midi-Pyrénées.

Une formidable opportunité pour améliorer les conditions de travail et optimiser la performance de l'entreprise

« La CPID Ariège a contacté le Midact pour que nous proposions une action de formation et de sensibilisation sur la loi relative à la pénibilité au travail » explique Françoise Verdier, Chargée de mission Midact, « action que nous avons mise en place avec d'autant plus d'enthousiasme que cette loi est l'occasion de réfléchir sur un sujet complexe. En fait la pénibilité au travail doit être envisagée à l'aune de l'allongement des parcours professionnels – donc du vieillissement de la population – ainsi que du contenu du travail. Celui-ci évolue et les entreprises sont soumises à des exigences croissantes en termes de rentabilité économique et financière. Ces nouvelles contraintes se traduisent dans le travail et sont éprouvées directement ou indirectement par les personnes. Enfin, la pénibilité est aussi un “ressenti” qui n'est pas forcément le même suivant les caractéristiques de chacun : genre, situation familiale, âge, etc. »

On l'aura compris, il est nécessaire d'appréhender la pénibilité au travail avec une approche longitudinale et transversale. Cette vision permet d'élaborer une politique de prévention de l'“usure” tout au long du parcours professionnel du personnel et au final d'améliorer la performance globale de l'entreprise. Pour Françoise Verdier, « Il s'agit de passer d'une logique de réparation-compensation de la pénibilité par des départs anticipés à la retraite à une logique de réduction de la pénibilité. Cela suppose qu'on se donne du temps entre acteurs pour comprendre les différents points de vue. C'est pourquoi nous invitons les entreprises à dépasser le simple cadre de la loi, à regarder ce qui est pénible dans l'entreprise pour ne pas user le personnel afin qu'il reste en bonne santé et performant. Il s'agit du coup pour l'entreprise d'identifier aussi chez elle ce qui construit de la santé au sens donné par l'OMS (santé physique, sociale, mentale) et ce qui valorise le salarié. »

Ne pas rester au milieu du gué

Plus de 50 entreprises ont participé à ces journées de formation : une quarantaine de délégués du personnel, représentants de CE ou membres de CHSCT d'une part et 26 chefs d'entreprise, cadres, DRH d'autre part ont reçu une formation d'une journée : 3 jours pour 3 groupes de salariés, 2 jours pour 2 groupes d'employeurs. « Une douzaine d'entreprises étaient représentées par les deux parties à la négociation, ce qui permet d'avoir une approche partagée des enjeux et de la démarche à conduire. » souligne Alain Tournier, Directeur adjoint de l'UT Direccte Ariège. « Le dialogue sera en tout cas facilité par cette session de formation qui visait à donner aux entreprises et aux partenaires sociaux les éléments d'une réflexion sur la pénibilité du travail. »

Aujourd'hui la balle est dans le camp des entreprises. Vont-elles se limiter à établir des plans formels “réglementaires” sans impact réel ou la démarche débouchera-telle sur une réelle amélioration des conditions de travail en entreprise ? « Nous en saurons plus au cours de cette année lorsque nous aurons connaissance des plans établis » indique Alain Tournier. L'implication des services de la Direccte et de ses partenaires se poursuit d'autant que le Midact est invité à poursuivre sa mission auprès des entreprises qui le souhaitent pour les accompagner dans le double processus de la négociation et de la mise en oeuvre des plans d'actions.

Auteur : Midact, représentation de l' ANACT en Midi-Pyrénées.

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