C'est l'une des données marquantes de l'enquête réalisée récemment par Ipsos MORI pour le compte de l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA).
La crise, facteur de stress
Bien entendu, la conjoncture économique actuelle a pesé sur ces résultats. “La crise financière et le monde du travail en pleine mutation font peser des exigences toujours plus grandes sur les travailleurs. Il n'est dès lors pas étonnant de constater que le stress associé au travail occupe une place prépondérante dans l'esprit des gens”, reconnaît Christa Sedlatschek, directrice de l'EUOSHA. Les disparités nationales sont, à cet égard, significatives : tandis que seuls 16 % des Norvégiens se déclarent inquiets, 83 % des Grecs estiment que le stress augmentera considérablement ! Reste qu’au-delà des contextes nationaux, un certain consensus se dégage. “Quels que soient l'âge, le sexe et la taille de l'organisation, une grande majorité des personnes estime que le stress associé au travail augmentera”, souligne Christa Sedlatschek. Plus significatif encore : patrons et salariés éprouvent la même inquiétude. À l'occasion d'une seconde enquête menée dans 31 pays européens et consacrée aux risques émergents, pas moins de 79 % des dirigeants d'entreprises “ont estimé que le stress constitue un problème au sein de leur organisation”. Le stress lié au travail est devenu, à leurs yeux, “une préoccupation aussi importante que les accidents professionnels”.L'occasion du document unique
Ce consensus est porteur d'espoir : il est en effet de nature à permettre un engagement efficace de tous les acteurs de l'entreprise dans la prévention du stress. Une première occasion est représentée, à cet égard, par l'élaboration du document unique d'évaluation des risques qui doit prendre en compte non seulement les risques physiques mais également les risques psychiques. C'est en effet en identifiant les risques et leurs causes qu'il sera possible, ensuite, de prendre les mesures permettant de préserver d'un même mouvement la santé des travailleurs et celle de l'entreprise. Pour aller plus loin : “Le stress au travail est en hausse, d'après huit personnes interrogées sur dix lors d'un vaste sondage d'opinion paneuropéen”, analyse consultable sur http://osha.europa.eu/fr/Santé et sécurité riment avec compétitivité
Le sondage réalisé pour l'EU-OSHA a en outre montré que la grande majorité des Européens (86 %) estiment que le respect de bonnes pratiques en matière de santé et de sécurité au travail est nécessaire pour garantir la compétitivité économique d'un pays, 56 % des personnes interrogées se déclarant même tout à fait d'accord. Les avis sont similaires tant au sein de la population active qu'inactive (86 % et 85 %, respectivement). Dans un contexte marqué par le vieillissement de la population active, les Européens font, en outre le lien entre amélioration des conditions de travail et l'allongement de la vie professionnelle. Quelque 87 % des personnes interrogées estiment que de bonnes pratiques en matière de santé et de sécurité au travail sont importantes (et pour 56 % “très importantes”) en vue d'aider les gens à travailler plus longtemps avant la retraite.
Auteur : La rédaction de Point Org Sécurité