7 effets positifs de l’évaluation et de la prévention des risques

Classé dans la catégorie : Général

Longtemps, la prévention des risques professionnels a été envisagée comme une obligation légale ou morale ayant un coût impactant négativement la productivité du travail et la compétitivité de l'entreprise. Comme en témoigne une récente étude de l'INRS réalisant un “panorama des points de vue sur les liens entre prévention et performance de l’entreprise”, cette vision n’est plus de mise.

Les professionnels de la prévention mais aussi du management et de la gestion s'accordent désormais avec la plupart des chefs d’entreprise pour affirmer que l’évaluation et la prévention des risques ont des effets bénéfiques non seulement sur la santé des salariés mais également sur celle de l'entreprise. Voici une recension non exhaustive de ces bienfaits pour la performance.

1. Réduction de la désorganisation liée aux accidents ou à la maladie

Le premier effet de la prévention des risques est bien sûr de contribuer à réduire les accidents du travail qui génèrent inévitablement une désorganisation plus ou moins longue du fonctionnement de l’entreprise. “Dans sa grille d’appréciation du coût non assuré d’un accident, la Carsat Alsace Moselle prend en compte le temps perdu (par la victime et ses collègues), les coûts immédiats (sécurisation, nettoyage), le temps et les dépenses de gestion de l’évènement (enquête, réunions), le temps et le coût de réparation des dommages (équipements...), de remplacement (organisation...), et de perte de production”. La prévention des risques protège les salariés mais aussi le fonctionnement de l'entreprise.

2. Baisse durable de l’absentéisme

L’amélioration des conditions de travail permise par la prévention des risques permet de réduire durablement l’absentéisme. Selon une étude de la Dares, “l’absentéisme augmente fortement avec le niveau d’exposition aux contraintes physiques et psychosociales. En ce qui concerne l’exposition aux contraintes physiques, seuls 2,5 % des salariés non exposés à ces risques connaissent une absence totale ou partielle pour cause de maladie ou accidents, contre 5,5 % des salariés cumulant 3 contraintes ou plus. La différence est encore plus marquée dans le cas de l’exposition aux contraintes psychosociales : seulement 2,5 % des salariés non exposés s’absentent pour des raisons de santé contre 7,5 % parmi les salariés exposés à trois contraintes psychosociales ou plus”. La prévention des risques est le premier levier dont dispose les entreprises pour réduire l'absentéisme.

3. Amélioration de l’engagement des salariés

Signe précurseur de l’absentéisme, le présentéisme, “situation d’un salarié présent sur son lieu de travail alors que son état, physique ou psychique, ou sa motivation ne lui permettent pas d’être pleinement productif ”est également fortement lié à des conditions de travail jugées dégradées. Il est d’autant plus nécessaire de le combattre qu’on relève “un taux de présentéisme, variant, selon les entreprises observées, de 1,4 à 2 fois le taux d’absentéisme” et que son impact financier est “d’autant plus important pour l’entreprise que le coût de non-productivité est assumé directement par l’employeur, alors que le coût de l’absentéisme est en partie couvert par l’Assurance-Maladie”, précise l’INRS.

4. Fidélisation des salariés et des compétences

Comme le soulignait une enquête de L’Usine nouvelle, dans un environnement productif post-taylorien, “le facteur humain est le principal levier d’amélioration de la compétitivité”. Dès lors, pour les entreprises, attirer et fidéliser les talents et les compétences devient un enjeu stratégique voire vital. L’INRS rappelle ainsi que, pour 61 % des PME françaises, sur un marché très concurrentiel, “les compétences des salariés sont les principaux atouts”. Dans cette quête de compétences, les entreprises sont en situation de compétition, nombre de salariés actuels n’hésitant pas à les mettre en concurrence pour choisir celles qui leur conviennent le mieux, quitte d’ailleurs à changer d'employeur. Or, pour guider ce choix, les conditions de travail et la qualité de vie au travail sont des critères importants à leurs yeux.

5. Amélioration des modes de production et de la qualité du travail

Les pratiques de prévention et de production se rejoignent dans une culture commune”, souligne l’INRS. En effet, “les méthodes d’analyse de défaillances ou de lien entre causes et effets sont courantes en entreprise pour améliorer la sûreté de fonctionnement des installations, mais aussi pour améliorer la qualité de la production”. Cette parenté méthodologique révèle des territoires communs. Ainsi l’évaluation des risques permet souvent de mettre en lumière des dysfonctionnements qui affectent aussi bien la santé des travailleurs que l’efficacité et la qualité du travail. Comme l’affirme un dirigeant d’entreprise cité dans l’étude de l’INRS : “Il ne faut surtout pas dissocier les circuits de traitement des problèmes de condition de travail, de qualité ou de flux ; ils concourent tous à la performance du site.” Les entreprises l’ont bien compris. En effet, “l’intervention sur l’organisation ou l’aménagement est déclarée par les très très petites entreprises et petites entreprises comme le deuxième type d’actions mises en œuvre pour supprimer les risques, après la protection individuelle”.

6. Lancement d’une dynamique de progrès collectif

La prévention favorise fortement les démarches collectives d’échange, de détection des problèmes et de construction de solution”, rappellent les experts de l’INRS. En effet, alors que l’organisation du travail est trop souvent envisagée de façon abstraite via des normes, des référentiels, des objectifs, les démarches d'évaluation des risques par poste de travail obligent les membres de l’entreprise à ré-envisager le travail réel. Dans de nombreux cas, cela permet de résoudre collectivement des problèmes qui, sinon, auraient été ignorés. Si bien qu’en “favorisant le dialogue et la coopération, la prévention accentue l’agilité des organisations”. La prévention des risques s’apparente ainsi, par sa méthode, aux démarches d’amélioration continue auxquelles elles contribuent d’ailleurs.

7. Meilleure attention aux innovations

La prévention des risques nécessite aussi de “tenir compte de l’évolution de la technique”. L’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail a ainsi relevé que l’attention portée à la prévention des risques “permet de trouver des méthodes de travail plus productives en raison de la nécessité de mettre un terme à d’anciennes pratiques” et qu’elle “favorise le remplacement des techniques et des équipements anciens et moins productifs”. Prévention rime avec innovation !

Pour aller plus loin : “Prévention et performance d'entreprise : panorama des approches et des points de vue”.

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