Risques psychosociaux : la fatigue auditive au travail pointée du doigt

23 au 28 octobre 2017, 2ème édition de la Semaine nationale de la Santé auditive au travail.

A l’occasion de la seconde édition de la Semaine auditive au travail, organisée par l’association JNA, du 23 au 28 octobre 2017, les experts scientifiques de l’association alertent l’opinion publique sur les impacts du Bruit sur l’oreille et par voie de conséquence sur la fatigue et les risques psychosociaux. Selon le Pr. Jean-Luc Puel, président de l’association JNA, « Il est urgent de sortir l’oreille de la seule approche handicap pour la considérer comme un facteur clé d’équilibre de santé et de vie. C’est par cette voie que nous pourrons réduire les risques santé et optimiser les démarches de Qualité de Vie (QVT) en entreprise». Mobilisons-nous pour favoriser le Bien Etre et la santé au travail grâce au levier Santé auditive !

Les effets extra-auditifs du Bruit, une source de déséquilibre santé & de QVT au travail

Les Français sont unanimes : les expositions sonores au travail leur provoqueraient maux de tête, fatigue et pour certains même un sentiment de lassitude (Source enquêtes annuelles JNA – IPSOS - Ifop disponibles sur demande). L’avancée des connaissances en neurosciences nous permettent de mieux comprendre le fonctionnement du système auditif et ses interactions avec le cerveau auditif, les aires cérébrales et les centres nerveux connexes. L’omniprésence du bruit par ses impacts sur le système auditif pourrait donc être à l’origine de déséquilibres santé, source de fatigue et d’épuisement au travail.

L’exposition sonore provoque une fatigue auditive amenant une production d’effort pour discriminer la parole. Normalement momentanée, l’accumulation des expositions sonores est alors source de l’installation de la fatigue, puis de difficultés de sommeil et par voie de conséquence, de pertes de vigilance, de difficultés de concentration puis d’épuisement.

Faut-il attendre les résultats d’études épidémiologiques ?

A ce jour, il n’existe pas d’études épidémiologiques sur ce phénomène santé, aux coûts de santé publique, directs et croisés, pourtant élevés. Cependant, différentes thèses ont été produites et l’Inrs a travaillé le sujet en 2014. Grâce à ses productions, il est désormais possible d’objectiver la fatigue auditive en la mesurant. De nombreux médecins du travail & responsables QVT sont confrontés, bien en deçà des niveaux d’exposition sonore réglementaires de 80 dB – 8 heures, à cet enchaînement « Bruit – Santé auditive – Risques santé au travail » sans pouvoir s’appuyer sur des études épidémiologiques. L’évidence scientifique s’impose à nous. Les coûts sociaux s’imposent aussi à nous. Faut-il attendre ?

A l’occasion de cette seconde édition de la Semaine nationale de la Santé auditive au travail, l’association JNA communiquera les résultats d’une nouvelle enquête Ifop réalisée auprès des actifs. A la mi-octobre, « Le petit guide JNA de survie au bruit et au stress au travail » paraîtra en librairie. L’association JNA est référencée pour accompagner les acteurs de l’entreprise dans leurs réflexions et l’optimisation de la QVT -Bruit au travers d’un programme global de santé. L’équipe est ressource pour organiser les nombreuses actions de sensibilisation menées par les acteurs de l’entreprise sur l’ensemble du territoire : conférences, ateliers, campagnes de dépistage de l’audition. Elle mène ainsi un processus concret d’éducation à la santé en rappelant le rôle essentiel de l’oreille en tant que facteur clé de forme et de santé.

La gêne auditive au travail ? Extraits des enquêtes Ifop – Ipsos - JNA

  • 1 actif sur 2 se dit gêné par un niveau sonore trop élevé au travail, 4 actifs sur 10 portent des protections individuelles contre le bruit mais près de 60% n’ont jamais bénéficié d’un dépistage auditif (source Enquête JNA Ipsos « bruit au travail »).
  • Près de 80% des salariés du tertiaire disent être gêné par le bruit ; 91% des actifs ouvriers déclarent être en difficulté par rapport au bruit ; 80% des actifs indiquent rencontrer des difficultés à suivre des conversations à cause du bruit ambiant (source enquête JNA Ifop 2016 « les nuisances sonores et leurs impacts sur la santé »).
  • Selon l’enquête Ifop JNA 2016, 1 actif sur 5 en poste perdrait plus de 30 minutes de travail par jour à cause de la gêne du bruit dont 29% des moins de 35 ans et 32% des cadres et professions intellectuelles supérieures.

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