Ils arrivent à la conclusion qu'entre 1995 et 2005, la qualité de vie au travail s'est en moyenne dégradée au sein des "anciens" États membres de l'Union européenne (UE-15). Malgré la diminution des emplois industriels, les pénibilités physiques (vibrations, bruit, températures extrêmes, mouvements répétitifs, etc.) se sont renforcées, tandis que l'intensité du travail augmentait dans ses composantes techniques (liées à la production, la vitesse d'une machine par exemple) et marchandes (liées aux demandes de clients).
Au cours de la même période, le degré moyen de complexité du travail a baissé, constatent les chercheurs avec une pointe d'étonnement. Ces derniers en appellent à des recherches complémentaires pour expliquer ce paradoxe. En effet, compte tenu de l'élévation du niveau d'éducation, de l'essor de l'informatique et du développement de l'économie de la connaissance, on aurait pu s'attendre de la part des travailleurs européens ayant participé aux enquêtes à des réponses témoignant au contraire de la complexification de leur travail.
A partir des données analysées, les chercheurs français ont dressé une sorte de classement des pays européens en fonction du niveau de qualité de vie au travail. Le podium est occupé par l'Irlande, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Pour ces deux derniers pays, le faible taux d’emploi dans l’industrie peut contribuer à expliquer une meilleure moyenne statistique. La situation des travailleurs des pays méditerranéens est nettement moins enviable, en particulier pour les Portugais et les Grecs qui occupent le bas de ce classement.
L'enquête européenne sur les conditions de travail est menée tous les cinq ans à l'initiative de la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail, installée à Dublin. Lors de la dernière édition de l'enquête, qui remonte à 2010, quelque 44.000 travailleurs actifs dans 34 pays européens avaient été interviewés.
Source : Centre d'études de l'emploi
Auteur : ETUI.