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Ce sigle est maintenant connu de la plupart des gens, les Troubles Musculo-Squelettiques, il a été mis à nu par plusieurs campagnes d'information. En France, la plupart des TMS sont reconnus dans le tableau 57 des maladies professionnelles du régime général et dans le tableau 39 du régime agricole. Ces troubles résultent de mouvements répétitifs, mais quelles sont ses origines ?
Les corps sont façonnés par notre travail de tous les jours, de même que nous avons fait évoluer nos métiers en fonction de notre corps et de nos avancées technologiques. Avant notre ère robotisée, les corps souffraient essentiellement de la rudesse imposée par des travaux très durs physiquement. Maintenant, comment justifier la "violence" d'un clavier d'ordinateur pour les membres supérieurs ?
La réponse à cette question est à chercher dans trois critères simultanés : la cadence, la répétitivité et le contenu mental des tâches à accomplir. Lorsqu'une personne travaille en accord avec ses besoins et qu'elle peut exercer son activité avec une certaine liberté physique et mentale, le travail devient une source de plaisir et de reconnaissance personnelle et sociale. Si le travail a un sens pour la personne, il donne un sens à sa vie. Typiquement, un artisan qui doit créer un meuble va d'abord élaborer mentalement la conception avant de retranscrire physiquement ses réflexions, c'est une interprétation de notre mental. Ce travail apporte un sens à sa vie tout en libérant physiquement le psychique.
Dans d'autres type de travail, tout est réglementé, codifié, encadré, chronométré afin d'automatiser le travail et le rendre plus rapide, rentable, le mental est neutralisé chez les personnes qui exécutent leur travail, tout a été pensé par des personnes bien pensantes. Cette situation aboutie à des dérives psychosomatiques. Le terme psychosomatique désigne une relation de l'esprit au corps, un trouble psychique pouvant se répercuter sur la santé physique. L'esprit souffre de la perte de sens de notre activité et répercute son mal-être sur le corps… il faut bien qu'il s'exprime d'une manière. C'est comme l'exéma qui n'est autre que l'expression corporelle de notre mental, quand les mots ne veulent / peuvent pas sortir, ce sont les maux qui s'expriment.
Le premier signe des TMS est une fatigue (dans le sens usure), qui rend difficile le diagnostique, d'où l'importance de la pluridisciplinarité des interlocuteurs médicaux dans le monde du travail. Dans le cas des TMS, il faudra souvent soigner l'esprit en plus du corps, afin que la personne puisse se reconstruire, retrouver l'estime de soi-même avant de retrouver une activité qui risque d'être restreinte par un corps usé. N'oubliez jamais d'écouter votre corps et votre esprit qui régit votre physique avec une puissance souvent insoupçonnée. Cette écoute empêchera toute dérive.
Je me demande finalement si l'on ne devrait pas inscrire les TMS dans les risques psychosociaux du travail…
Quelques sources d'information :
- Le livre "Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés" de Marie Pezé aux éditions Pearson
- Dossier de l'INRS : Troubles musculo-squelettiques : s'informer et agir
- Prévention des TMS... ...un réseau d'appuis en Lorraine
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