Des normes de qualité de l’air, mais pour quels bénéfices sanitaires en Europe ?

Dès le début du XXe siècle, des épisodes de pollution atmosphérique ont marqué les esprits et révélé des impacts sanitaires gravissimes. En 1930, le pic de pollution aux oxydes de soufre et d’azote dans la vallée de la Meuse (Belgique) entraîna ainsi une augmentation massive des décès (multipliés par six). Mais c’est bien l’épisode du grand smog de Londres 20 ans plus tard qui constitue le marqueur d’une prise de conscience internationale sur le lien entre qualité de l’air et santé.

Caractérisé par une accumulation inédite entre le 5 et le 9 décembre 1952 des fumées émanant des installations de combustion industrielles et du chauffage résidentiel, cet épisode est suivi d’un excès de plus de 4 000 décès en deux semaines, et de 12 000 jusqu’à février 1953.

Dans ce contexte, des dispositifs législatifs visant à évaluer et gérer la qualité de l’air ont été mis en œuvre : le Clean Air Act au Royaume-Uni en 1956, le Clean Air Act aux États-Unis en 1963, en Italie et en Suisse en 1966, et la loi sur l’air française de 1961.

Toutefois, dans tous ces dispositifs, les aspects sanitaires demeuraient marginaux. Leur couverture spatiale et temporelle était également limitée. Par exemple, cette première loi française prévoyait essentiellement des plans d’alerte en cas de crise et la mise en place des systèmes de mesure de la composition de l’air, mais uniquement dans les zones fortement industrialisées. Lire la suite de l'article...

 

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