Chute sur un chantier de démolition - #balancetonrisque

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L'analyse de l'expert

Jérôme FUCHEZ" La vidéo présente un chantier de démolition, et nous pouvons observer 2 ouvriers, équipés de harnais. Leur poste de travail (une planche en bois) est situé tout en haut d’un échafaudage fixe dont il manque de nombreux éléments (platelage, garde-corps, plinthes, etc.), le rendant non-conforme, et de ce fait, ils ne peuvent pas bénéficier de protections collectives contre les chutes de hauteur.

Cette absence de protections collectives a été identifiée car elle est « compensée » par le port de systèmes d’arrêt de chute (harnais + antichute/longe + point d’ancrage situé au-dessus).

L’un des ouvriers est penché sur une poutrelle métallique qu’il est en train de découper à l’aide d’un oxycoupeur, au niveau de sa jonction avec la structure en béton.

On peut également s’apercevoir qu’une corde est reliée à la poutrelle, à l’opposé de là où elle est en train d’être découpée. Et ce sont d’autre ouvriers, situés en contre-bas à une dizaine de mètre, qui tiennent l’extrémité de la corde et la maintiennent en tension. A priori, cette corde était prévue pour éviter que la poutrelle, une fois découpée, ne tombe sur l’échafaudage de fortune…

Et ce qui devait arriver arriva : l’IPN finit par céder, les ouvriers tirent immédiatement sur la corde pour qu’il ne tombe pas sur l’échafaudage, mais ce dernier rebondit contre la structure et vient heurter la planche sur laquelle sont positionnés nos 2 ouvriers, entrainant leur chute.

Fort heureusement leurs dispositifs d’arrêt de chute font leur œuvre et ils se retrouvent suspendus à leur longe.

Il faut juste espérer que leurs collègues trouveront un moyen rapide de les décrocher, sinon ils risquent de perdre connaissance, voire de décéder à cause d’un choc orthostatique par suspension (accumulation de sang dans les jambes, etc.).

Comment cette opération aurait pu être réalisée de manière plus sécure ?

  1. Eviter la chute de la poutrelle en la maintenant par au-dessus à l’aide d’une grue mobile ou de deux palans à chaine.
  2. Privilégier un échafaudage conforme, offrant des protections collectives, plutôt que de travailler quasiment en suspension au-dessus de la poutrelle, avec des systèmes d’arrêt des chutes, qui ne sont pas des systèmes de maintien au poste de travail.
    Pour rappel, il existe la recommandation R408, qui définit les niveaux de formation pour un utilisateur, un vérificateur ou un monteur d’échafaudage de pied.
  3. Si des salariés n’ont pas d’autres choix que de travailler hors de protections collectives contre les chutes de hauteur, il faut que ces salariés soient formés au port du harnais et qu’ils disposent d’un harnais antichute adapté à leur morphologie. Il faut également que l’employeur ait prévu une procédure pour pouvoir rapidement porter secours à un collaborateur suspendu dans son harnais.
    Tout le matériel utilisé doit bien évidemment porter un marquage CE et avoir été vérifié par une personne compétente il y a moins d’un an.
    Les points d’ancrage doivent être définis par l’employeur et vérifiés.
    Il faut également porter un casque de chantier équipé d’une jugulaire (afin de ne pas le perdre en cas de chute).
    Pour rappel, les travaux avec un dispositif antichute ne peuvent être réalisés par un travailleur isolé.

En résumé, l’analyse des risques liés à cette intervention est totalement à revoir… "

Le concept #balancetonrisque

Le concept #balancetonrisque est un partage à visée pédagogique créé par Inforisque. Tous les jeudis, retrouvez dans la lettre du risque une vidéo commentée et analysée par un expert HSE.

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