Accident dans un garage - #balancetonrisque

Classé dans la catégorie : #balancetonrisque

L'analyse de l'expert

Sophie CardonQuels sont les risques ?

Renversement du gerbeur et écrasement, chute d’objet, chute de plain-pied et glissade.

Qu’est-ce qui ne va pas ?

  1. Le rangement. Dans un atelier automobile, j’imagine que nous pouvons trouver en priorité des pots d’échappement plutôt que des gouttières. Mais dans les deux cas, il ne faut pas les stocker au sol. Globalement, le pot et la planche sont encombrants et très dangereux pour les collaborateurs travaillant dans la zone. L’action de pousser un objet avec le pied ou de l’enjamber augmente le risque de chute de plain-pied ou de glissade. L’atelier étant étroit dans les zones de danger, les dommages corporels pourraient être graves voire mortels en cas de mauvaise chute.
  2. La présence du chien. Même si travailler avec son animal est synonyme de bien-être au travail, il peut devenir dangereux pour le travailleur comme pour l’animal. Ici, le chien dort sur un tapis à proximité de la zone à risques. Il est non seulement un obstacle pour les travailleurs, mais il est aussi un risque supplémentaire de chute. Cette pauvre bête pourrait devenir un collatéral en cas d’accident (queue ou patte écrasée, chute d’objet sur lui, etc.). L’aspect positif est qu’il est attaché et ne circule pas librement dans l’atelier (même si la laisse est longue).
  3. Le téléphone. Ou plutôt son utilisation sur le lieu de travail. Clairement, il n’a rien à faire sur la vidéo. Nos travailleurs se retrouvent avachis sur le véhicule, le déséquilibrant sur les fourches du gerbeur. De quoi discutent-ils ? Toujours est-il qu’il conviendrait d’utiliser le téléphone et d’échanger autour dans un endroit approprié. Facteur de risque aggravant également, il a contribué à une baisse de vigilance. Le collègue qui s’appuie sur le côté gauche du véhicule ne s’est certainement pas rendu compte qu’il augmenté la charge d’un côté et pouvait mettre en danger son autre collègue.
  4. J’ai gardé le meilleur pour la fin. Avez-vous déjà songé à maintenir une porte de garage ou un volet ouvert à l’aide d’un manche à balais ? Ou de soulever votre véhicule avec les fourches d’un gerbeur pour pouvoir réaliser une maintenance dessous ? Nos travailleurs oui. Plus pratique et moins long que de monter la voiture à l’aide d’un pont basculant, d’un pont élévateur ou d’un cric, le gerbeur l’utilisation d’un cric présente plus de risques pour son utilisateur : mauvaise répartition de la charge, maintien et sécurisation inexistant, peu voire pas de stabilité …. Ce n’est clairement pas le matériel adapté à la situation.

Que faudrait-il faire ? :

  • Soulever un véhicule avec du matériel adapté : lève roue mobile (cric), démonte pneu avec lève roue intégré, pont élévateur, pont basculant, fosse, etc.
  • Adapter le poids du chariot au poids maximum indiqué sur le côté de la rampe / passerelle / pont de levage.
  • Utiliser la méthode 5S pour ranger et organiser l’atelier, délimiter les zones de travail, prévoir des zones de rangement et de stockage du matériel ;
  • Signaler les zones avec des panneaux et afficher les interdictions (exemple : interdiction d’utiliser le téléphone sur les zones de réparation) ;
  • Eviter d’amener son animal de compagnie dans une zone de travail en atelier ;
  • Le gerbeur électrique sont des engins pour lesquels le CACES R.485-1 est obligatoire pour utiliser un gerbeur avec une hauteur de levage inférieure à 2 500 millimètres. ;
  • Identifier les risques en amont dans le DUERP et mettre en œuvre des actions de prévention ;
  • Sensibiliser les collaborateurs sur les bons comportements à adopter au poste de travail (usage du téléphone, pause, gestes et posture, matériel adapté à utiliser, etc.)

Le concept #balancetonrisque

Le concept #balancetonrisque est un partage à visée pédagogique créé par Inforisque. Tous les jeudis, retrouvez dans la lettre du risque une vidéo commentée et analysée par un expert HSE.

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