L'index de l'égalité femmes-hommes, instauré par la loi du 5 septembre 2018 en France, vise à éliminer les disparités salariales entre les genres. Les entreprises sont tenues de s'auto-noter sur 100 points, avec un seuil minimal de 75 points pour être considérées en conformité. Cependant, dès son instauration, l'index a suscité des réserves notables.
En mars 2019, les syndicats ont émis des critiques, déclarant que l'index occultait certaines inégalités. Les mouvements féministes ont également dénoncé des pénalités financières jugées peu dissuasives et une notion d'"inégalité acceptable" sous-jacente aux 75 points requis.
Le ministère du Travail fait valoir les progrès, citant une augmentation du nombre d'entreprises publiant leur index (72% en 2023, contre 61% en 2021) et une amélioration des résultats, avec une note moyenne de 88/100 en 2023. Malgré ces avancées, l'index reste sujet à controverse.
Des critiques persistent, certains considérant que l'index agit comme une "machine à blanchir" les entreprises. L'Institut des Politiques Publiques souligne que les modalités de calcul "invisibilisent les inégalités réelles". Une étude du Céreq met en évidence les possibilités d'instrumentalisation des résultats.
Cependant, il est souligné que l'index met annuellement en lumière les disparités salariales et favorise la transparence à travers des débats basés sur des chiffres.
Au-delà de l'index, les limites des outils juridiques pour parvenir à l'égalité professionnelle sont soulignées. Modifier les pratiques des entreprises nécessite de s'attaquer aux barrières culturelles et comportementales, en particulier dans les milieux patronaux à forte dominance masculine.
La mobilisation des femmes est considérée comme essentielle, avec la commission de l'égalité professionnelle comme point d'appui. Cependant, il est regretté que les ordonnances de 2017 aient rendu cette commission facultative, permettant aux employeurs de s'en soustraire par accord d'entreprise.
L'article souligne également l'importance de considérer l'égalité professionnelle sous l'angle de la santé des salariés, en particulier les risques psychosociaux. L'inégalité professionnelle contribue à la vulnérabilité financière des femmes, ayant des implications directes sur leur santé mentale.
Enfin, l'article met en évidence le lien entre l'inégalité professionnelle et le harcèlement sexuel, soulignant que la promotion de la parité contribue à la lutte contre le sexisme ordinaire en entreprise et réduit le risque de harcèlement sexuel.
Auteur : Inforisque.Source : Inégalités professionnelles femmes-hommes : quels liens avec les RPS ?
Olivier SÉVÉON a publié aux éditions GERESO trois ouvrages :
- CSE : prérogatives des ex-DP et représentants de proximité
- Les risques psychosociaux en milieu professionnel
- CSE et CSSCT : les bonnes pratiques en santé, sécurité et conditions de travail (préface de Jean Auroux, ancien ministre du Travail).
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