Le problème des terres excavées est souvent méconnu du grand public malgré son impact significatif sur l'environnement. En France, ces terres, issues des chantiers de construction, représentent le principal déchet en volume, dépassant les 100 millions de tonnes annuelles. Leur gestion pose un véritable défi, car leur évacuation en décharge risque de saturer les sites existants, tandis que leur réutilisation sans précautions adéquates peut entraîner une pollution environnementale.
Des scandales liés à une mauvaise gestion des terres excavées ont éclaté, mettant en lumière des pratiques telles que leur utilisation inappropriée en terrains agricoles ou leur stockage illicite. Ces incidents ont entaché l'image de la filière, alors que ces terres pourraient être valorisées de manière bénéfique, notamment pour recréer des sols.
Cependant, dès qu'une terre est déplacée d'un site, elle est considérée comme un déchet, ce qui implique une réglementation stricte en matière de caractérisation, de traçabilité et de responsabilité. Bien que contraignant pour les acteurs impliqués, ce statut offre une protection contre la dissémination de polluants et clarifie les responsabilités.
Pour encourager la valorisation des terres excavées, une méthodologie a été élaborée en France, impliquant divers acteurs de la filière. Celle-ci vise à garantir que la réutilisation des terres n'ait pas d'impact négatif sur l'environnement, la santé humaine ou la ressource en eau.
Cependant, malgré l'existence de cette méthodologie, la valorisation des terres excavées reste incomplètement opérationnelle en raison de divers obstacles, notamment économiques et de manque de sensibilisation. Des outils tels que la bourse aux terres publique du BRGM sont sous-utilisés, faute de connaissance.
Il est donc nécessaire d'accroître la conscience des enjeux environnementaux parmi tous les acteurs impliqués, des maîtres d'ouvrage aux entreprises privées. De plus, il est temps de repenser notre approche de la terre excavée, la considérant non pas comme un déchet, mais comme une ressource précieuse et non renouvelable. Cela pourrait impliquer une réévaluation de la nécessité de l'excavation des sols lors de la planification et de la conception des projets d'aménagement.
Auteur : Inforisque.Source : Chantiers de Paris 2024 : comment limiter l’impact environnemental des terres excavées ?.