La France prévoit d'accueillir d'ici 2026 la plus grande usine de recyclage chimique au monde à Saint-Jean-de-Folleville, en Normandie. Ce projet, piloté par l'entreprise américaine Eastman, permettra de traiter plus de 200 000 tonnes de déchets plastiques via la méthanolyse, un procédé de recyclage moléculaire. Le coût de la première phase s'élève à plus d'un milliard d'euros. Ce projet a été qualifié de “projet d’intérêt national majeur” par le gouvernement français, ce qui pourrait accélérer sa réalisation, bien que des dérogations à certaines réglementations environnementales soient envisagées.
Cependant, ce projet suscite des critiques, notamment de l'association Zéro Waste France, qui remet en question ses bénéfices environnementaux. La taille gigantesque de l'usine et l'importation massive de déchets plastiques depuis divers pays européens pour son bon fonctionnement sont des sujets de préoccupation. Bien que Eastman affirme viser une utilisation à 100 % de matières premières françaises à terme, le transport par camion pourrait nuire au bilan carbone de l’usine.
Le procédé de méthanolyse est également controversé, car son efficacité environnementale comparée aux méthodes traditionnelles de recyclage, comme le recyclage mécanique, reste à prouver. Des critiques soulignent que cette technologie pourrait entrer en concurrence avec des systèmes de recyclage déjà en place pour certains plastiques. En outre, des impacts négatifs sur les écosystèmes, tels que l’artificialisation des sols et les rejets de particules fines, sont également pointés du doigt.
Zéro Waste France craint que de tels investissements détournent l'attention de la réduction des déchets plastiques, une priorité pour atteindre une véritable économie circulaire. L'association appelle à privilégier des solutions locales et éprouvées, comme le recyclage mécanique, pour minimiser l’impact environnemental.
Auteur : Inforisque.Source : Et si la plus grande usine de recyclage au monde, installée en France, n’était pas si écologique.