L'analyse de l'expert
" En premier lieu, je pense que l’opérateur a fait une mauvaise analyse du risque : une analyse absente ou incomplète de la situation. Cette analyse doit prendre en compte la tâche, le matériel et l’environnement de travail qui peut changer à chaque client, continuellement.
Pour les activités de chargement et déchargement, le respect des procédures est capital. Celles-ci doivent être explicitement écrites et détaillées dans un document de protocole de chargement et déchargement.
Pour toute activité de ce type, la notion primordiale à retenir est le « réfléchir avant d’agir ».
Une chose est sûre, une bonne analyse et une bonne préparation auraient été nécessaires avant l’opération de déchargement.
Même si l’accident permet d’analyser les causes et d’en conclure ce qu’il fallait faire, il aurait été plus pertinent d’anticiper les mesures de prévention et de protection.
Parmi ce que cet opérateur aurait pu faire pour éviter l’accident, on peut notamment citer :
- Se positionner différemment afin d’avoir une meilleure visibilité sur l’avancée de la palette sur le hayon. Une autre préconisation aurait été de reposer la palette pour évaluer la distance qui lui restait.
- Respecter la procédure de déchargement
- Normalement, un transpalette doit être utilisé pour tirer la charge, non pour la pousser. Encore une fois pour une question de visibilité.
- L’opérateur a déchargé dans un endroit dépourvu de quai, qui aurait pu atténuer le risque de chute
- Le poids potentiel de la palette a été mal évalué par l’opérateur qui a mis plus de force que nécessaire en la poussant
- Même s’il est impossible de quantifier la notion de précipitation dans la vidéo, celle-ci reste un facteur présent (pression du client, charge de travail…)
- On peut également supposer que le matériel (camion notamment) utilisé ce jour-là n’était pas le même que d’habitude
- Un dernier point, on peut également se demander si cet accident résulte d’un manque de formation et d’accompagnement sur le poste ?
Même si l’opération ne paraît pas très complexe, ni excessivement dangereuse, celle-ci peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé du salarié ou celle d’Autrui.
Un point de vigilance à avoir est de ne pas hésiter à interpeller une personne qui se met en danger ou qui ne respecte pas les procédures.
Même si le responsable sécurité est en partie garant de la sécurité, il n’en n’est pas le seul acteur : cela doit venir s’ancrer dans une dynamique collective.
Chacun est acteur de sa sécurité et de celle des autres.
Pour conclure, je pense qu’il est nécessaire de parler des situations dangereuses. Celles-ci doivent être anticipées ou, dans le pire des cas, être prises en compte lors qu’un accident advient pour qu’il ne se répète pas.
Pour être au TOP de la sécurité : il faut des moyens Techniques (utiliser le bon matériel, conforme, adapté…), une Organisation bien rodée (avoir défini les procédures, les modes opératoires, prévoir les ressources et prévoir le temps nécessaire à la réalisation de l’opération) et des moyens Humain (les personnes doivent être formées à la tâche qu’elles doivent accomplir, analyser leur environnement de travail et savoir dire stop si les conditions ne sont pas réunies). "
Auteur : Teddy Delcourt, responsable formations chez CLIEMAavec Inforisque.
Le concept #balancetonrisque
Le concept #balancetonrisque est un partage à visée pédagogique créé par Inforisque. Tous les jeudis, retrouvez dans la lettre du risque une vidéo commentée et analysée par un expert HSE.