Le monitoring de l’accidentologie par le taux de fréquence (TF) est très largement répandu. Dans ce cas il est logique et responsable de s’alerter lorsque cet indicateur atteint un palier. Nous vous donnons 4 pistes à explorer pour relancer une dynamique de baisse dans les accidents au travail.
Des managers exemplaires
La première piste consiste à s’assurer que les managers soient présents sur le terrain notamment aux heures susceptibles de générer des situations à risques. Cette présence visible et audible des encadrants nécessite une réelle exemplarité de leur part sur le volet de la sécurité.
Les apports de l’Intelligence Artificielle (IA) dans la prévention
Le 2d point concerne la 4ème révolution industrielle que nous vivons actuellement. Les outils liés à l’IA générative apportent des solutions techniques et/ou administrative inédites. Les HSE doivent être en mode « adaptation ». Il s’agit de bien comprendre l’outil mis à disposition pour définir ses attentes. Ainsi nous pouvons baisser l’accidentologie en identifiant précisément le besoin qui émane des opérationnels. Et non l’IA n’est pas plus intelligente que l’humain !
Il est évident aujourd’hui que les QHSE croulent sous l’administratif au détriment de leur présence aux cotés des travailleurs. Il en résulte une réelle frustration de s’être éloigné de leur métier de base. L’IA est en capacité de traiter une part de taches répétitive et libérer du temps aux responsables QHSE pour aller dialoguer avec les travailleurs.
Optimiser les systèmes de management de la sécurité
Le troisième piste traite de l’allègement des règles liées à la sécurité. Une dérive normative propre à notre société rassure ceux qui rédigent les règles. Ils pensent qu’en écrivant tout ce qu’il ne faut pas faire, les accidents ne vont pas se produire. Combien d’affiches de process internes sont dans un état de conservation satisfaisant et visible par tous ? Il est urgent que les travailleurs se réapproprient les procédures de l’entreprise. La méthode consiste à les former et à leur donner dans le même temps plus de marges de manœuvre pour les responsabiliser.
Les Facteurs Organisationnels et Humains
La 4ème piste est celle qui présente le levier de progrès le plus important. Le signal de départ est donné par le CODIR. Il s’agit de faire changer la vision des risques chez les encadrants et les ouvriers. Nous devons déplacer le regard que nous portons sur les risques professionnels dans l’entreprise. Il s’agit d’apprendre à devenir « chasseur de risques » au quotidien et partager cette conscience du risque avec les autres. Progressivement cette nouvelle manière de penser va se traduire par des évolutions dans les comportements.
Ce changement est plus complexe à mettre en œuvre. Grace à un accompagnement personnalisé nous instaurons de la proactivité en sécurité dans les attitudes. C’est en expliquant pourquoi l’erreur est la norme que nous posons les bases d’une culture de la sécurité juste et équitable.
Les pistes évoquées peuvent être mise en œuvre simultanément. L’avantage est qu’elles ne produisent pas leurs effets sur la même échelle de temps. Le taux de fréquence n’est toutefois pas le seul moyen de mesurer sa performance en santé sécurité. A méditer !
Auteur : Eric Marin, AFORMA CONSEIL.