Dans un monde professionnel où l’externalisation de certaines tâches est devenue monnaie courante, l’intervention d’entreprises extérieures au sein d’une entreprise utilisatrice soulève des enjeux cruciaux en matière de sécurité au travail. Cette cohabitation temporaire, souvent indispensable pour réaliser des travaux spécialisés comme la maintenance ou les interventions en hauteur, génère cependant des risques spécifiques dus à l’interférence entre les activités des différentes entités.
Selon l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), 15 % des victimes d’accidents du travail mortels appartiennent à des entreprises extérieures. Ce chiffre, alarmant, met en lumière la nécessité de mieux encadrer ces interventions pour prévenir les accidents et protéger tous les travailleurs présents sur un même site.
Une réglementation adaptée mais exigeante
Le Code du travail prévoit plusieurs dispositifs pour répondre à ces enjeux. La mise en place d’un plan de prévention est au cœur de ce dispositif pour encadrer les interventions présentant un risque d’interférence. Ce document, élaboré conjointement par l’entreprise utilisatrice et l’entreprise extérieure avant le démarrage des travaux, identifie les risques potentiels et détaille les mesures à mettre en place pour les prévenir.
Le plan de prévention devient obligatoire dans deux cas précis : si la durée d’intervention atteint 400 heures cumulées sur douze mois ou si les travaux sont considérés comme dangereux – notamment ceux en hauteur, au-dessus de zones de circulation ou exposés à des matériaux fragiles.
Pour les secteurs du BTP, une réglementation spécifique s’applique. Lorsque plusieurs entreprises interviennent sur un même chantier, la désignation d’un coordonnateur en matière de sécurité et de protection de la santé (SPS) est obligatoire. Celui-ci est chargé de mettre en œuvre un plan général de coordination (PGCSPS), d’organiser la coopération entre les entreprises et de veiller à l’application rigoureuse des mesures de sécurité tout au long du chantier.
Des exemples concrets de prévention
Les travaux en hauteur illustrent parfaitement les risques d’interférence. La mise en place d’échafaudages qui empiètent sur les zones de circulation ou les interventions au-dessus de postes de travail actifs peuvent provoquer des accidents graves. Les mesures préventives à adopter sont nombreuses : balisage clair, interdiction de circulation dans certaines zones, bâches ou filets de protection, consignation des installations électriques, dispositifs anti-chute…
Un enjeu d’image autant que de sécurité
Au-delà de la protection des personnes, la gestion des risques liés aux entreprises extérieures est aussi un enjeu de responsabilité pour l’entreprise utilisatrice. En cas d’accident, c’est souvent cette dernière qui est mise en cause, même si l’incident concerne un prestataire. Mettre en place un plan de prévention ou désigner un coordonnateur SPS ne relève donc pas uniquement d’une obligation réglementaire : c’est aussi un acte de gestion responsable.
Conclusion
La collaboration entre entreprises sur un même site ne doit jamais se faire au détriment de la sécurité. La prévention des risques d’interférence est un impératif qui exige anticipation, dialogue et coordination. Entre exigences réglementaires et bonnes pratiques, les outils existent : encore faut-il les appliquer avec rigueur pour garantir un environnement de travail sûr pour tous.
Auteur : Inforisque.Source : Travaux en hauteur confiés à une entreprise extérieure : comment prévenir les risques ?.