Solarworld, qui se décrit comme un des leaders mondiaux du photovoltaïque, propose à General Motors (GM) de lui reprendre les quatre sites de sa filiale allemande Opel, ainsi que le centre européen de recherche de Rüsselsheim. Le fabricant de panneaux solaires se dit prêt à débourser 250 millions d’euros. Cette somme doit cependant être complétée par un crédit que doit garantir l’Etat allemand de 750 millions ainsi que le versement par GM d’une « compensation » de 40,000 euros par emploi sauvé, soit au total un milliard d’euros.
Cette offre intervient au moment où la crise financière frappe de plein fouet l’industrie automobile allemande, et tout particulièrement Opel, qui lutte pour son existence. En Allemagne, un emploi sur sept dépend de l’industrie automobile. Ce qui explique l’empressement du gouvernement allemand à tout faire pour amortir les effets dévastateurs de la crise sur l’emploi, quitte à faire marche arrière sur les limites d’émissions de CO2. D'autant que les prochaines élections nationales auront lieu dans un an.
« Complètement cinglé !»
Les marchés financiers n’ont, semble-t-il, pas tout à fait apprécié l’offre du flamboyant patron de Solarworld, Frank Asbeck, volontiers surnommé « le roi soleil » par la presse allemande : l’action a perdu plus de 7% à Francfort, suite à l’annonce du plan de rachat. « La direction de l’entreprise se rend parfaitement ridicule (…) La simple observation du lien juridique reliant GM à Opel montre qu’Asbek a soit voulu faire un véritable coup de marketing, soit qu’il est complètement cinglé, » commente sans merci la Frankfurter Rundschau, quotidien national de centre-gauche, volontiers ouvert aux problématiques du développement durable. « La maison-mère General Motors devrait verser un milliard d’euros dans le seul but d’ouvrir les portes de Rüsselsheim à Solarworld, » s’interroge encore le quotidien qui rappelle que Solarworld emploie 2,254 salariés, Opel 25,700.
Imperturbable, Frank Asbeck fait savoir que ce n’est pas le poids qui fait la mesure et renvoie au rachat, il y a deux ans, par son entreprise, de la branche solaire de Shell pour 100 millions d’euros. Par ailleurs, le centre de Rüsselsheim travaille déjà sur de nouveaux prototypes de voitures électriques comme la Volt. Avec l’extension de sa palette de produits, Opel serait à même d’offrir des véhicules hybrides et électriques combinant moteur électrique et moteur à combustion, offrant les meilleures efficacités énergétiques. Quant à l’entreprise Solarworld elle-même, elle travaille déjà depuis plusieurs années à la production de véhicules fonctionnant à l’électricité d’origine solaire.
"L’Obama de l’industrie automobile“
Un peu plus nuancé, le commentaire de Ferdinand Dudenhöffer, l’expert automobile préféré des médias allemands, ne juge pas la proposition de Solarworld « si aberrante que cela ». « Il s’agirait d’un véritable travail d’hercule pour l’entreprise, mais pas complètement impossible, » juge l’expert. Il s’agit avant tout de voir si Solarworld peut vraiment recevoir un milliard d’euros – et si la maison-mère General Motors est prête à céder Opel pour ce prix-là. « Pour Opel, ce serait pas mal qu'un nouveau départ soit possible », souligne l’expert.
Chez ecoreporter.de, le portal allemand de l’ISR, l’offre de Solarworld suscite un véritable enthousiasme, l’éditorialiste Jörg Weber qualifiant même Frank Asbek d’ « Obama de l’industrie automobile ». Sans ignorer le poids financier qu’une telle transaction générerait pour Solarworld, Jörg Weber souligne que l’acquisition d’un géant de l’automobile avec ses compétences et traditions ne saurait être si bon marché qu'aujourf'hui. Il rappelle également un des points fondamentaux dans la discussion sur l’avenir de l’industrie automobile : le problème ne réside pas tant dans la nature de l’énergie, en l’occurrence solaire, mais bien plus dans la sauvegarde de l’énergie (les batteries au lithium).
Les énergies renouvelables et la voiture sont-elles compatibles?
Pour Dietmar Schütz, le président de l’influente Fédération allemande des énergies renouvelables (BEE), cela ne fait aucun doute : « Les énergies renouvelables et la mobilité électrique sont des partenaires naturels. Plus les énergies renouvelables alimenterons la production d’électricité, plus la neutralité carbone des véhicules électriques sera élevé ».
Dietmar Schütz entend également limiter les stratégies des producteurs d’énergie , qui veulent mettre la main sur les premiers véhicules électriques grand public. « Ceux qui utilisent l’introduction des véhicules électriques sur le marché pour rallonger le temps de service des centrales nucléaires n’ont pas compris la complémentarité entre véhicules électriques et énergies renouvelables », déclare-t-il. Le gouvernement allemand prévoit plus d’un million de véhicules électriques d’ici 2020 et vient de débloquer 60 millions d’euros pour la recherche sur les batteries au lithium.
Auteur : Claire Stam à Francfort , novethic
sarah le :
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