Cette publication intervient au même moment que l’étude publiée par l’Institut national de veille sanitaire sur la présence de pesticides décelée dans les urines de femmes enceintes.
Au moment où, des traces de pesticides sont décelées dans les urines de femmes enceintes, dans certains cas longtemps après leur exposition… selon une étude également réalisée par une unité de l’Inserm, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut national de veille sanitaire, mardi 16 juin, c’est au tour de la revue Annals of Neurology d’annoncer le risque lié aux pesticides de la maladie de Parkinson parmi les agriculteurs.
La première étude (1) rappelle la sensibilité particulière des fœtus aux toxiques fait de l’évaluation de l’exposition des femmes enceintes aux pesticides ou autres substances toxiques, et fait de cette exposition une question majeure de santé publique.
Cette étude publiée dans la revue Annals of Neurology décèle un lien entre expoosition aux pesticides et développement de la maladie de Parkinson.
La maladie de Parkinson est la deuxième affection neuro-dégénérative la plus fréquente, après celle d'Alzheimer. Elle touche tous les groupes ethniques, affecte le mouvement ou le contrôle des mouvements, y compris l'élocution et le "langage corporel". L'incidence est plus élevée chez les personnes âgées mais dans un cas sur dix le diagnostic est établi avant l'âge de 50 ans.
La maladie de Parkinson est chronique, évolutive et, pour le moment, incurable. Le principal traitement est médicamenteux, bien qu'on ait également recours à des techniques chirurgicales. A des stades avancés la maladie peut s'accompagner de confusion mentale ou de démence.
L’OMS estime à 4 millions le nombre de parkinsoniens dans le monde. On ne dispose guère de données fiables sur la prévalence mondiale ou la morbidité. En Europe, par exemple, la prévalence globale de la maladie est estimée à 1,6 % chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Dans la plupart des cas, son origine est liée à une combinaison de facteurs de risques génétiques et environnementaux.
Cette étude, réalisée par une équipe de chercheurs de l'unité Inserm "Neuroépidémiologie" et de l'Université Pierre et Marie Curie valide le lien entre exposition et « Parkinson » mais identifie la (ou l’une des) famille de pesticides en cause et analyse précisément l’impact du niveau d'exposition.
Les chercheurs ont étudié 224 patients français « sélectionnés » par la Mutualité Sociale Agricole atteints de Parkinson et les ont comparés à 557 non malades, de même âge, sexe et habitant dans le même département. Les patients atteints de Parkinson ont utilisé plus souvent certains insecticides et durant un plus grand nombre d'années que les non malades.
Les auteurs soulignent l'importance de la législation et de l'éducation des utilisateurs professionnels de pesticides à un meilleur usage et la mise en place de mesures de prévention pour les travailleurs agricoles. Mais, l question posée, comme par l’étude publiée dans le BEH sur l’exposition des femmes enceintes, est au-delà de l’exposition professionnelle, qu’en est-il réellement de l’exposition du grand public, par l’air, l’eau ou l’alimentation, en particulier pour les populations les plus vulnérables ?
Mise en ligne Yann-Mickaël Dadot, Santé log, le 17 juin 2009 (Vignette FNAB : http://www.pesticides-non-merci.com/index.html )
Accéder à l’article : «Professional exposure to pesticides and Parkinson's disease » : http://www3.interscience.wiley.com/journal/122322358/abstract?CRETRY=1&SRETRY=0
(1) - (1)BIOSURVEILLANCE : Des traces de pesticides dans nos urines !
Source : santé log
Lire aussi :
- "Pesticides et Parkinson: le lien serait confirmé chez les agriculteurs", par Sabine Casalonga, JDLE
- "Pesticides et Parkinson : lien confirmé chez les agriculteurs", Par Anne Jeanblanc, Le Point
- "Haro sur les pesticides: les victimes appelées à s'unir pour se défendre" AFP
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