Les bienfaits des échauffements musculaires en entreprise : Les chantiers du BTP

Classé dans la catégorie : Général

Un retour d'expérience d'une infirmière de chantier.

A la mi-novembre 2007, je découvre une spécialité du métier d'infirmière, que je ne connaissais pas : Infirmière de chantier, en région parisienne... Avant cela, je venais du milieu hospitalier (cliniques hôpitaux, maisons de retraites et de convalescence, soins à domicile...).

Le chantier de BTP, c'est vraiment une autre planète; Un milieu très exigeant, les "compagnons" (les coffreurs, les boiseurs, les maçons, les maçons finisseurs, les ferrailleurs..) travaillent très dur, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, par moins cinq degrés ou trente cinq degrés au soleil... Ils travaillent avec leurs "tripes"... Pour certains, - les "vétérans", comme je les appelle - le bâtiment, "c'est toute leur vie", comme ils aiment le rappeler, avec une noble fierté. Le visage et le corps marqué par le temps, et la fatigue, aussi... D'autres protestent en silence, ils sont conscients que, malgré les difficultés, ils font un très beau métier, mais aimeraient être davantage reconnus...

Mon rôle consiste à traiter des demandes de soins, que ce soit une blessure, un mal de tête, de ventre, de dents, une hypothermie, etc... gérer les urgences, les accidents de travail... mais également aller sur le terrain, visiter le chantier et m'assurer que les compagnons respectent bien les consignes de sécurité, notamment le port des EPI...

Quinze jours après ma venue sur le chantier, je remarquai que près de deux accidents de travail bénins sur trois étaient dus aux claquages musculaires "à froid" le matin, survenant en général entre 08 h et 09h00 : Le compagnon va directement travailler sur le chantier, et l'incident se produit lorsqu'il fait un effort musculaire, il s'en suit dans la plupart des cas un hématome, de vives douleurs entraînant une impossibilité partielle pour le compagnon de remobiliser le membre traumatisé, ce qui peut générer parfois le tant redouté accident de travail...

C'est ainsi que m'est venue l'idée, pour solutionner ce problème, de proposer de faire faire aux compagnons des exercices d'échauffement musculaires avant la prise de poste, un peu comme les sportifs de haut niveau, juste avant de passer à l'action; L'idée a d'abord fait sourire, puis la persévérance a porté ses fruits : En janvier 2008, un reportage télévisé du 20h relatait l'exemple d'un chantier du même groupe, qui pratique ces exercices d'échauffements musculaires dans le nord de la France : Bingo !!!

L'idée a retenu l'attention de l'entreprise, a été testée sur un des chantiers de la région parisienne durant l'été 2008 : Les résultats : Aucun accident musculaire n'a été subi par les compagnons, leurs performances cardiaques améliorées, ils ont acquis une plus grande endurance et souplesse musculaire, les douleurs dorsales ont diminué. En somme, le compagnon a ressenti un très net mieux être, et une meilleure forme physique au travail. Sur le plan psychologique, un meilleur moral, dopé par l'esprit de convivialité, le côté "bon enfant" que génèrent les exercices, on rit de bon coeur, on plaisante volontiers, on forme une équipe soudée...

De fil en aiguille, l'expérience a été étendue depuis le mois de mai de cette année sur des chantier de plus grande taille. Des "référents" (chefs de chantier, compagnons, conducteurs de travaux...) ont été formés pour l'occasion, et animent chaque matin les séances...

Le principe : Les échauffements, effectués sur la base du volontariat, durent en moyenne dix minutes, en deux parties : Le réveil cardio-musculaire, et articulaire; On effectue des mouvements de flexion, extension, rotation, étirements, pour chaque principale articulation et partie du corps, suivi d'un exemple d'étirement passif à effectuer en fin de journée.

Les débuts ont été un peu "timides", les compagnons s'interrogeaient sur l'intérêt d'une telle activité "en plus" de la somme de travail qui les attend sur le chantier. A force de persévérance, ils ont compris l'intérêt des séances, en retirent un réel bien-être et sont de plus en plus nombreux à participer volontiers...

J'ai fait partie des "référents" formés pour l'occasion pour animer les séances.C'est un régal de retrouver les compagnons chaque matin... Ils me transmettent leur "pêche", leur joie de vivre, et je suis très touchée à chaque fin de séance, quand ils sont de plus en plus nombreux à me dire leur reconnaissance, le sourire grand jusqu'aux oreilles, que "çà leur fait du bien"...

Ainsi, ce principe commence également à porter ses fruits dans le milieu industriel, notamment auprès des équipementiers automobiles. Il pourrait également générer beaucoup de bienfaits dans tous les secteurs d'activité, que ce soit le milieu hospitalier, municipal, même tertiaire, et serait un excellent moyen de lutte contre les troubles musculo-squelettiques, les maladies professionnelles, les arrêts maladies de toutes natures;

Chacun pourra y trouver son compte : Le salarié, qui gagnera en bien-être , l'entreprise, car pourra diminuer de manière conséquente les accidents de travail, ainsi que les TMS, et même la Sécurité Sociale, qui dépensera moins !!!

Bref, que du bonheur..."

Auteur : MM'S, infirmière de chantier

Note : si vous aussi souhaitez partager vos expériences, contactez nous.

Réactions...

noelou le :

Questions: Est ce que les échauffements ont diminués la pénibilité du travail?
Quel travail a été fait pour adapté le travail à l'homme?
Il me semble nécessaire de rappeler que la première obligation d'un employeur est de mettre en place des EPC, qu'en est il?

MM'S le :

Bonsoir Noelou,

Réponses :

Les échauffements, en effet, contribuent de beaucoup à baisser la pénibilité du travail :
D'abord, sur le plan physique : Le compagnon, ou toute personne participant aux exercices se met dans des dispositions plus favorables pour aller travailler. Ses muscles, comme ses articulations, sont plus échauffés, plus souples, mieux préparés, et de plus enlèvent le poids de la fatigue. Les résultats sont plus probants quand les exercices sont faits avec assiduité. La régularité s'avère bénéfique; Les pulsations cardiaques ont légèrement diminué, à l'époque où les exercices étaient effectués sur le chantier-test, en région parisienne. Le coeur, mieux entraînné, participe au bien-être de l'ensemble.
Les douleurs, notamment du dos, s'estompent, le compagnon acquiert une plus grande souplesse.

Psychologiquement, l'effet de cohésion de groupe dope la bonne humeur, la convivialité, stimule la joie de vivre : En toute honnêteté, il m'arrive certains matins, d'arriver même "à reculons" sur le chantier, parce que - fatiguée, mal dormi, contrariée, levée pas du bon pied... - Mais une fois arrivée sur place, la convivialité, le sentiment d'appartenance à l'équipe, l'entraide, la générosité, la vraie, de la part de chaque compagnon, fait illico oublier ses coups de blues et ses bobos à l'âme, et c'est reparti... C'est une véritable thérapie ! J'ai le même retour de la part des compagnons...

Je pense au passage aux entreprises qui sont en "proie" aux arrêts-maladies pour cause de dépression : voilà une idée qui pourrait contribuer à pallier à cette situation.

J'ai même remarqué, d'un point de vue général, - je suis en train de paufiner cette analyse - sur le plan statistique, que la fréquence des accidents de travail bénins ainsi que les accidents de travail est plus élevée chez les compagnons ne pratiquant pas les exercices d'échaufements.

C'est beaucoup plus rare qu'une personne qui participe aux exercices d'échauffements musculaires se présente à l'infirmerie, Ceci aussi grâce à une meilleure forme physique, ce qui favorise une meilleure vigilance au poste de travail.

Quant au travail qui a été fait pour adapter le travail à l'homme : Il n'y a pas qu'un seul travail, mais beaucoup d'initiatives qui sont prises : Une charte a été dévelopée et signée dans ce sens, la santé et la sécurité de l'homme au centre des préoccupations de l'entreprise, la priorité des priorités : Les avis, les retours d'expérience sont encouragés, des concours innovations sont organisés tous les ans pour favoriser les idées qui permettent de progresser dans ce sens. Un service Prévention - Santé Sécurité Environnement est particulièrement actif dans ce domaine. Certes, rien n'est jamais acquis d'avance, tout est perfectible...

Enfin, vous estimiez nécessaire de rappeler que la première obligation d'un employeur est de mettre en place les EPC - Si j'ai bien compris, vous parlez des équipements de protection collective : Certes, vous ne pouviez pas le deviner, ce rappel n'était pas nécessaire : La mise en place des EPC est la base même de ce qui permet au chantier d'avancer; Le chantier ne PEUT PAS travailler sans ces EPC, et j'insiste là-dessus. Des "Quarts d'Heure Sécurité" sont l'occasion de rappeler à l'ordre. Les formations sont régulièrement organisées pour mettre les compagnons à jour, j'ai même participé à l'une d'elles - des inspections sont régulièrement faites sur le terrain par les organismes dont c'est le rôle, le CISSCT y veille de très près - la dernière réunion a d'ailleurs eu lieu ce matin, et les organismes présents sont intransigeants la-dessus. Et ils ont raison.

Enfin, pour vous dire, que notre entreprise a ce soucis constant d'adapter le travail à l'homme, de tout mettre en oeuvre pour rendre ce travail moins pénible. Les exercices d'échauffements musculaires représentent le méga plus, la subtile valeur ajoutée qui indique aussi que le compagnon, sa santé et sa sécurité sont au centre de toutes les attentions. Et la société s'y engage.

Pour la petite anecdote, à l'issue d'une des sessions de formation à l'animation des exercices d'échauffements musculaires, j'interrogeai la personne qui nous a formés en ces termes : "Vous avez vu, comment on bichonne nos compagnons" ? Et cette personne me répond : "mieux encore : ils sont maternés"...

J'espère avoir répondu à vos questions. Comme je l'ai déjà dit, rien n'est acquis d'avance. nous pouvons toujours faire plus. C'est dire toute la fierté que j'ai de m'investir dans cette entreprise Qui sait être à l'écoute. Dans l'intérêt de chaque personne qui y travaille.

Bien cordialement,

Lucie le :

Bonjour MM'S,

Les échauffements ne diminuent pas la pénibilité au travail.
Avez-vous identifié les causes (dans le travail) qui sont à l'origine des AT/MP ?
Les échauffements agissent sur les conséquences, ils font office de "médicaments", je ne pense pas que l'on peut appeler cela de la prévention.
Du point de vue des "coups de blues, des bobos de l'âme", nous ne sommes pas au pays des bisounours !

Veuillez vous reporter à la définition de l'ergonomie (par exemple sur le site de la SELF) où il est expliqué ce que cela signifie "Adapter le travail à l'Homme".

Les compagnons (ou toutes personnes qui travaillent - encadrement, opérateurs, etc.) pensent et organisent leur travail (avec les exigences de sécurité, de santé, de qualité, de productivité, etc.).
Ils développent des savoir-faire (mais ce n'est pas souvent visible ou même exprimé).
Ils n'ont pas besoin d'être maternés mais par contre en effet, les échanges entre eux et l'encadrement sont nécessaires et ils permettent d'expliquer ce qui est possible en termes d'organisation et de moyens, ce qui détermine les conditions de travail, etc.

Les principes généraux de prévention ne dictent pas les échauffements et les EPI comme prioritaires, il y a fort à faire avant.

Bien cordialement,
Lucie

Webmaster le :

Bonjour Lucie,

Sans me substituer à MM'S, je voulais simplement donner mon point de vue sur : "Les échauffements agissent sur les conséquences, ils font office de "médicaments", je ne pense pas que l'on peut appeler cela de la prévention."

Pour moi qui fait du sport, je peux vous affirmer que les échauffements n'agissent pas sur les conséquences, ils préparent notre corps à être soumis à des efforts plus violents, c'est donc bien de la prévention... Demandez à une danseuse combien de temps elle passe à s'échauffer avant d'entrer sur scène, et ce qui se passerait si elle ne le faisait pas.

Normalement, il faut s'échauffer pour préparer notre corps aux diverses sollicitations physiques auxquelles on va le soumettre, et après faire des étirements musculaires afin de lui permettre de mieux récupérer ; sinon, attention aux courbatures...

Cordialement

MM's le :

« Bonjour Lucie,

Il y a surtout TRES fort à faire pour vous informer avant d’écrire de telles observations… qui ont cependant cette particularité de n’engager que vous.
Déjà, il y avait de quoi être très surpris à la lecture de votre commentaire, notamment l’extrait qu’a à juste titre relevé le Webmaster ; Mais le must du must, quand vous dites : « Les principes généraux de prévention ne dictent pas les échauffements et les EPI (!!!) comme prioritaires » !

Si vous étiez réellement du métier et si vous y connaissiez REELLEMENT ne serait-ce que le strict minimum des bases ELEMENTAIRES de la Prévention-Sécurité-Santé, vous sauriez que, en matière d’EPI (encore faudrait-il que vous sachiez de quoi il s’agit), le non-respect des règles de sécurité est l’une des CAUSES MAJEURES – et je pèse mes mots – d’accidents de travail, qui peuvent être graves, très graves, voire mortels…….. C’est vous dire toute l’importance des EPI, dans ce que vous appelez « les principes généraux de prévention »… Encore faut-il que vous sachiez de quoi vous parlez.

A propos des échauffements musculaires, qu’en savez-vous, s’ils ne diminuent pas la pénibilité du travail ? Avez-vous eu l’occasion de tester, ne serait-ce qu’une seule fois ? Votre réaction, ainsi que la suite de votre commentaire me démontre que j’ai de sérieuses raisons d’en douter.

Bien judicieuse, votre tentative de faire un rapprochement avec l’ergonomie, mais c’est hélas une confusion de plus de votre part, qui démontre une nouvelle fois une totale méconnaissance du sujet. La pratique des échauffements musculaires n’a rien à voir avec l’ergonomie, ces deux spécialités sont plutôt complémentaires, dans le sens (très) intelligent du terme : En effet, le chef d’entreprise qui a la remarquable, respectable et honorable ouverture d’esprit d’allier la pratique des échauffements musculaires à l’ergonomie aura compris beaucoup. Un chef d’entreprise comme on rêverait d’en avoir : Il a un REEL soucis du bien-être de ses salariés. C’est la preuve même qu’il aura su poser un regard HUMAIN sur eux, là où vous, vous parlez de «pays de bisounours »...

Toutes les actions de prévention, tout comme les mesures à juste titre pour adapter le travail à l’homme, sont axées sur le salarié une fois celui-ci à son poste de travail. Aussi intelligentes et dignes de respect que soient ces mesures, on oublie à mon humble avis une sérieuse part de l’essentiel : celle en amont, avant la prise effective de poste. Dans des milieux aussi difficiles que redoutables du BTP, jusque dans celui même du tertiaire, où le salarié sollicite en permanence ses chevilles, ses genoux, son dos, ses épaules, ses bras, ses coudes, ses poignets, ses phalanges, sa nuque… Les sacro-saints claviers et écrans d’ordinateurs, facteurs de risque des tant redoutés TMS… C’est la condition physique et même indirectement psychologique. C’est à ce niveau que la pratique des échauffements musculaires intervient. C’est APRES que pourra entrer en compte la notion d’ergonomie, par exemple…

C’est en ce sens que je remercie beaucoup le Webmaster pour son analyse très juste par rapport à votre commentaire. Je me permets cependant également de vous remercier : grâce à votre intervention, je garde présent à l'esprit l'importance de se remettre en question, d'où l'importance d'une information de qualité. C’est également en ce sens que je constate qu’il y a une prise de conscience urgente à faire dans l’esprit des gens pour qu’ils comprennent l’importance de la pratique des échauffements musculaires, et dont, visiblement, vous semblez faire partie. C'est une enrichissante manière de ne pas rester sur ses acquis. Et là, il y a encore fort à faire….

Bien cordialement

MM’s »

might le :

Bonjour MM's,
Je suis infirmière du travail et à ce titre je vous remercie de mettre ainsi, en avant, notre spécialité. Protéger la santé des travailleurs. Voilà notre mission.
Biensûr il faut se soucier des causes des AT et MP. Mais si ces échauffements/ étirements contribuent à réduire leurs nombres et du coup,leur conséquence pour le salarié et l'entreprise ... et bien qu'à cela ne tienne !
Simplement, j'aurai une question d'ordre pratique : ce temps passé aux exercices vient-il se rajouter comme du temps de travail... ou est-ce du "bénévolat-volontariat"?
Enfin, quel est le nom de la formation ou organisme qui vous a aidé dans votre démarche?
Bien Cordialement et bon courage dans vos missions futures.
Migth

gymesfo le :

Bonjour,

Je suis formateur-consultant spécialisé dans la prévent° des tms au travers de la pratique de tels exercices, et d'autres encore.
Je rebondis sur un massage de MM's, partageant totalement ce point de vue.En copier/coller: "... En effet, le chef d’entreprise qui a la remarquable, respectable et honorable ouverture d’esprit d’allier la pratique des échauffements musculaires à l’ergonomie aura compris beaucoup."
Je me situe en totale complémentarité de la démarche ergonomique. Il nous reste à mieux se connaitre mutuellement, entre ergonomes et formateurs, pour chasser notamment les craintes de se concurrencer et proposer des offres vraiment innovantes.
Dix ans d'expériences préalables sur dans le BTP me font aussi relever les particularités de cette branche d'activité au combien spécifique. La campagne de publicité orientée sur les TMS dans ce milieu me laisse perplexe quand je constate le faible intérêt pour des solutions concrètes proposées au patronat ...

Bien cordialement,
Gymesfo

Pierrot le :

Bonjour,
Je rejoins tout-à-fait Lucie sur son commentaire: l'angle d'attaque de la prévention des TMS par les échauffements est à mon avis une fausse route.
Vous écrivez: "le chef d’entreprise qui a la remarquable, respectable et honorable ouverture d’esprit d’allier la pratique des échauffements musculaires à l’ergonomie aura compris beaucoup. Un chef d’entreprise comme on rêverait d’en avoir : Il a un REEL soucis du bien-être de ses salariés. C’est la preuve même qu’il aura su poser un regard HUMAIN sur eux, là où vous, vous parlez de «pays de bisounours »." En effet, on n'est pas au pays des bisounours: si le chef d'entreprise est partant sur l'idée d'échauffement, c'est qu'il déplace la problématique TMS sur le champ du seul salarié et non pas sur celui des conditions de travail (organisation, etc.). De cette manière, s'il y a encore des TMS après, il vous dira alors que c'est parce que les salariés ne font pas bien leurs échauffements. Une fois qu'il aura mis en place les échauffements, je suis bien persuadé qu'il ne va pas aller beaucoup plus loin en terme d'amélioration des conditions de travail. (On peut d'ailleurs faire le parallèle sur la question des formation gestes et postures, devenues PRAP).
Et quand vous dites: "C’est APRES que pourra entrer en compte la notion d’ergonomie, par exemple…", là je ne suis pas d'accord, les deux approches ne peuvent se situer sur le même champ d'intervention.
Cordialement,

Webmaster le :

Bonjour,

Pour répondre à votre point de vue, je pense qu'il est quelque peu restrictif. L'employeur à une obligation de résultat quant à la sécurité et santé de ses employés. C'est donc à lui de choisir les moyens à mettre en place, et cela n'empêche pas de cumuler ces moyens. Pour moi, instaurer un échauffement avant la prise de poste ne se substitue pas au port du casque ou à des bonnes pratique, c'est un élément supplémentaire qui prépare le corps ET l'esprit. Ce que vous dites peut s'appliquer à n'importe quel moyen de protection individuelle, si le personnel a un casque, pourquoi sécuriser les risques de chute ? S'il a des gants, pourquoi sécuriser les risques de coincements ?

Mais je ne vis pas au pays des Bisounours, je sais également qu'il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir...

Voici deux autres sujets de réflexion :

Lien vers une formation spécifique dédiée aux échauffements musculaires.

Cordialement,

Justine le :

Je suis assez d'accord avec le commentaire de Pierrot, bien des entreprises estiment que s'il y a des TMS dans leurs entreprises, c'est à cause des travailleurs et non pas de leur activité et conditions de travail. Qu'il fasse des échauffements ou non, un travailleur qui travaille agenouillé toute la journée sur du béton viendra à avoir des douleurs aux genoux. Comme je le dis souvent aux employeurs, une formation sur les "bonnes" méthodes (entre guillemets bien sûr) de travail n'arrangera rien si l'environnement de travail n'est pas changé.

Je ne dis pas que les échauffements musculaires ne servent à rien, j'étais au contraire venu me renseigner sur le sujet car je suis ergonome. Auriez-vous de la documentation scientifique sur les effets positifs ou négatifs de l'échauffement chez les travailleurs par hasard ?

Merci

Webmaster le :

Je ne pense pas qu'il y ait de la documentation scientifique sur le sujet, par contre des statistiques, certainement, mais au seing même des entreprises qui le pratique...

Instaurer les échauffements musculaires sans autres moyens de prévention des risques professionnels serait un non sens, mais ce n'est pas compliqué (un sportif habitué aux échauffements peut animer la séance) et ça ne coute pas cher (10 min par jour)... alors pourquoi s'en priver ?

Lucie le :

« Les facteurs de risque des TMS incluent les facteurs biomécaniques, les facteurs psychosociaux, ainsi que les caractéristiques de l'individu. Ce dernier facteur de risque individuel représente un risque assez faible. » source Wikipédia.

Les échauffements ne servent pas à rien (je n’ai pas dit çà) mais je pense juste qu’ils ne sont pas suffisants pour aborder la santé et la sécurité au travail ou la prévention de la pénibilité comme d’autres le laissent croire (je ne parle pas des personnes ici que je ne connais pas assez). A mon avis (mais c’est le mien), il est important de prioriser nos efforts sur l'analyse des causes des dysfonctionnements rencontrés dans le travail réel.

Exemple rencontré : D’une part, il est déjà arrivé que des échauffements soient faits et ont porté essentiellement sur le bas du corps à 8h du matin. D’autre part, pour décoffrer à 15h les compagnons doivent fournir de gros efforts avec le haut du corps (épaules, dos, bras)... et là, je me permets de douter des effets des échauffements sur la pénibilité au travail.
AVANT : Pourquoi ne pas s'intéresser à la façon dont se déroule le décoffrage et essayer de comprendre ce qu’il s’y passe : les transmissions d'informations entre les compagnons, la façon dont les panneaux sont assemblés par rapport aux plots de l'ouvrage bétonné - parfois il y a des formes particulières et sortir des panneaux dans un espace restreint demande beaucoup d’ajustements pour trouver des solutions sur place par les équipes.

Et puis, dans la santé au travail (au sens plus psychologique), il y a aussi la clarté du travail prescrit en adéquation avec les moyens et les ressources, une réelle reconnaissance au travail, des marges de manœuvre pour pouvoir trouver des solutions, la possibilité de confronter son point de vue…

Le 4ème principe de prévention est d’Adapter le travail à l’homme (Concevoir les postes, choisir les équipements, les méthodes de travail et de production pour réduire les effets du travail sur la santé) et non l’inverse.

Et tout à fait d’accord quand vous dites que « La pratique des échauffements musculaires n’a rien à voir avec l’ergonomie » mais parfois il y a un amalgame, ce qui est très embêtant.
Et l’ergonomie agit bien en amont : en phase de conception des futures situations de travail et sur l’existant lorsque des actions sont encore possible sur le champ technique, organisationnel ou en termes de formation.

Cordialement,

chantal le :

Bonjour, Je suis infirmière en interentreprises et je m'intéresse à la pratique de l'échauffement musculaire.Je souhaite mener 1 enquête auprès des compagnons le pratiquant afin d'étudier leurs ressentis.Avez-vous déjà établi ce type de questionnaire,votre expérience serait enrichissante pour moi. Merci de votre réponse quelle soit positive ou négative

José le :

Bonjour , je suis formateur PRAP , je fais égélements des formations échauffements "éveil musculaire" en entreprise .Je suis entièrement d'accord sur la complémentarité de cette formation avec celle de PRAP ou ergonomie au poste de travail. Il y a malheureusement toujours des réfractaires à cette formation qui pourtant je le vois est de plus en plus demandée. Sensibiliser le personnel c'est déjà un pas dans la "PREVENTION". Tout cela ne va surtout pas à l'encontre de "adapter le travail à l'homme".......

FILKOD le :

Médecin collaborateur en fin de cursus (UCL et actuellement faculté de Grenoble) je travaille actuellement à finir la rédaction d'un mémoire portant sur cette thématique. Sans prétention, je crois que cette rédaction sera une lecture profitable pour certains ... cordialement. Soutenance le 8 septembre 2016.

Ania le :

Bonjour, Je travaille dans une entreprise BTP mais en itinérance. Nous souhaiterions mettre en place cette pratique suite aux accidents liés principalement à la manutention manuelle. Comment peut-on déployer ces exercices sur une équipe itinérante ? Comment peut-on expliquer qu'il faut faire ces exercices plusieurs fois / jour (c-à-d à chaque changement de site par jour). Je vous remercie par avance pour votre aide. Cordialement, Ania K

Webmaster le :

Bonjour, le mieux étant de faire appel à une entreprise experte dans le domaine qui saura vous guider. Dans votre cas, la meilleure solution semble être de former une ou plusieurs personnes pour animer les échauffements musculaires. Les équipes seront ainsi autonomes.

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