Lutter contre le harcèlement

Classé dans la catégorie : Général

Dossier de l'INRS.

Une remarque, un geste ou une intonation suffit parfois à blesser. Pris isolément, ces agissements prêtent peu à conséquence. Mais lorsqu'ils se répètent chaque jour, semaine après semaine, ils deviennent destructeurs, tant pour la santé des salariés qui en sont victimes que pour le climat social de l'entreprise. Il est essentiel de prendre la mesure des conséquences délétères du harcèlement et des violences internes et de savoir mettre en place des mesures de prévention adaptées.

Le harcèlement se définit par la répétition d'agissements hostiles ayant pour but ou pour effet de nuire à une personne. Il peut être le fait d'individus isolés mais relève parfois d'une pratique plus organisée faisant partie intégrante de la politique de management de l'entreprise. Le phénomène n'a rien de marginal. La dernière enquête européenne sur les conditions de travail fait apparaître que 8 % des femmes et 7 % des hommes de la population active française seraient victimes de harcèlement au travail. Les salariés les moins qualifiés sont généralement les plus exposés à ces violences internes.

De multiples conséquences

Le harcèlement peut avoir de graves conséquences sur la santé psychologique et physique des salariés. Celles-ci se manifestent en premier lieu par l'apparition de symptômes de stress (nervosité, anxiété, troubles du sommeil, épuisement, troubles de la mémoire et de l'attention...). A la longue, une névrose traumatique peut s'installer. Si la situation perdure, elle peut conduire les salariés dans une spirale dépressive et favoriser l'apparition de tendances suicidaires parfois suivies de passages à l'acte. Le harcèlement affecte bien sûr la vie professionnelle des victimes et nécessite parfois le retrait (arrêt de travail, changement de poste...) ou le départ du salarié (licenciement, démission...). Il a également un impact sur la sphère familiale et sociale (isolement, conflits...). Pour l'entreprise, les conséquences sont désastreuses : augmentation ! de l'absentéisme, perte de productivité, dégradation du climat social et de l'image de la société.

Réagir vite et bien

Lorsque des actes de harcèlement surviennent, il est essentiel d'agir rapidement. L'objectif est double : apporter une aide aux salariés concernés et éviter que les comportements hostiles se généralisent. Tous les acteurs de l'entreprise ont un rôle à jouer. Pour les salariés victimes (voir encadré) comme pour ceux qui sont accusés de harcèlement, il est important d'alerter rapidement la hiérarchie (lorsque cela est possible), les ressources humaines et les instances représentatives du personnel (CHSCT, délégués du personnel...). Ces derniers jouent notamment le rôle de relais entre les salariés et l'employeur. Ils peuvent également orienter les personnes impliquées vers les structures extérieures susceptibles de les aider (service de santé au travail, associations d'aide aux victimes, conseiller juridique...). L'employeur doit demeurer impartial et s'effor! cer de désamorcer les conflits en clarifiant la situation avec les personnes concernées. Lorsque les faits de harcèlement sont avérés, ils doivent être sanctionnés selon leur gravité.

Agir en amont

Une situation de harcèlement est parfois liée à des problématiques individuelles. Mais elle est généralement révélatrice de dysfonctionnements internes dans l'entreprise. L'origine des conflits réside souvent dans une organisation du travail ou des modes de management défaillants voire délétères. Les conditions de travail dites "tendues" (rythme de travail très soutenu, dépassement des horaires...), l'absence de marge de manœuvre et le manque de soutien social favorisent par exemple les comportements hostiles au sein de l'effectif. La prévention de ces agissements s'inscrit dans le cadre général de la prévention des risques psychosociaux. Cette démarche collective doit impliquer l'encadrement, le CHSCT ou les délégués du personnel, les salariés et les services de santé au travail. La première étape est d'établir un diagnosti! c approfondi de la situation et d'identifier l'origine des violences internes dans l'entreprise : ambiguïté des rôles, déséquilibre dans la répartition des taches, inadaptation des moyens mis à disposition... L'évaluation permettra de déterminer les actions à mettre en œuvre : formation du personnel, définition de bonnes pratiques managériales, mise en place d'un dialogue sur les conditions de travail...

Victimes de harcèlement : comment réagir

Pour le salarié qui s'estime victime de harcèlement, il est indispensable de ne pas rester isolé et de se protéger tant sur les plans psychologique que juridique :

  • rechercher une écoute auprès de son entourage ou de son médecin ;
  • tenter de désamorcer la situation par une clarification avec la ou les personnes concernées ;
  • se protéger en alertant sa hiérarchie, quand cela est possible, le service des ressources humaines, les représentants du personnel ou le médecin du travail ;
  • prendre conseil auprès de l'Inspection du travail, des associations d'aide aux victimes ou des syndicats ;
  • faire reconnaître ses droits et obtenir réparation en constituant un dossier contenant suffisamment d'éléments de preuve et en déposant plainte auprès du procureur de la République. Attention cependant : une accusation insuffisamment fondée peut se retourner contre le plaignant.

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Source : INRS

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