Le travail des salariés de la grande distribution se caractérise par des horaires décalés ou irréguliers, des contraintes physiques, mais aussi peu de marges de manoeuvre dans l’organisation et un travail jugé peu enrichissant.

Les salariés des supermarchés expriment, plus souvent encore que ceux des hypermarchés, des difficultés liées aux contraintes posturales et d’effort.

Après 45 ans, les salariés des supermarchés souffrent fréquemment de douleurs aux épaules, aux cervicales ou au dos qui les gênent dans leur travail. Ce n’est pas le cas en hypermarchés, signe qu’il est peut-être plus difficile d’y rester avec des troubles de santé.

Au 31 décembre 2009, le commerce de détail non spécialisé à prédominance alimentaire emploie près de 550 000 salariés, dont 300 000 travaillent en hypermarchés et 210 000 en supermarchés. C’est un secteur très féminisé, avec 66% de femmes parmi les salariés des supermarchés et 59% dans les hypermarchés, et où la part des cadres et agents de maîtrise est faible (14% dans les supermarchés et 10% en hypermarchés). Le travail à temps partiel y est très répandu et il concerne essentiellement les femmes : elles sont 44% à travailler à temps partiel en supermarchés comme en hypermarchés, tandis que 11% des hommes sont dans ce cas en supermarchés et 7% en hypermarchés.

Les résultats de l’observatoire Evrest (EVolutions et RElations en Santé au Travail — voir encadré 1), issus d’une interrogation dans le cadre des visites systématiques de santé au travail, permettent d’examiner plus précisément les conditions de travail et la santé des salariés de la grande distribution, et au sein de ce secteur, entre supermarchés et hypermarchés. Les résultats pour la grande distribution seront comparés d’une part à l’ensemble de l’échantillon national Evrest, d’autre part à la catégorie des employés de commerce.

Des horaires de travail chahutés

Près de la moitié des salariés de la grande distribution ont des horaires irréguliers ou décalés (tableau 1). Ces proportions sont nettement plus importantes que dans l’ensemble de l’échantillon Evrest (27%), voire plus importantes que pour les employés de commerce en ce qui concerne les horaires décalés.

L’organisation des horaires au cours de la journée diffère à l’intérieur même de la grande distribution : les coupures de plus de 2 heures sont plus fréquentes en supermarchés qu’en hypermarchés (45% vs 18%), mais les horaires nocturnes (0h-5h) y sont plus rares (3% vs 10%). Lire la suite du premier Numéro de "Evrest Résultats"...

Auteur : Everest