Lorsqu’on pense aux pompiers, on imagine immédiatement le courage face aux flammes. Mais derrière ce héroïsme spectaculaire se cache une réalité moins visible : celle d’un risque sanitaire insidieux, en particulier le cancer de la peau. Une récente étude publiée dans The International Journal of Epidemiology met en lumière un danger que l’on soupçonnait peu, mais qui mérite une vigilance accrue.
Un cancer de plus en plus jeune et méconnu
En France, le cancer de la peau connaît une explosion inquiétante chez les moins de 50 ans. Mélanomes et carcinomes, autrefois considérés comme des maladies de seniors, frappent désormais les trentenaires et quadragénaires. Si les expositions solaires sans protection dès l’enfance sont connues pour favoriser ce phénomène, de nouvelles pistes émergent. Outre un lien possible avec le papillomavirus humain (HPV), les chercheurs se penchent désormais sur les risques professionnels.
Le métier le plus exposé : pompier
Selon l’American Cancer Society, les pompiers présentent un risque 72 % plus élevé de mourir d’un cancer de la peau par rapport aux autres professions. L’étude, menée sur 470 000 hommes suivis pendant 36 ans, ne laisse pas place au doute : ce métier emblématique de bravoure est aussi l’un des plus exposés aux substances cancérigènes.
Lors des interventions, les pompiers inhalent et absorbent par la peau un cocktail de toxines : hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), composés volatils, particules fines, produits chimiques issus de la combustion des plastiques ou textiles. Leur peau, soumise à une transpiration intense et à la chaleur extrême, devient particulièrement vulnérable à ces agents cancérigènes.
Un risque qui s’accumule dans le temps
Plus inquiétant encore : l’effet cumulatif. Après plusieurs décennies de carrière, les risques s’accentuent nettement, avec une augmentation des cancers de la prostate, du rein et, dans une moindre mesure, du poumon. Ce n’est donc pas seulement le danger immédiat des flammes qui menace les pompiers, mais aussi l’exposition prolongée aux toxines invisibles libérées par les incendies.
Prévenir plutôt que guérir : une nécessité urgente
Ces conclusions rappellent l’urgence d’améliorer la prévention dans ce métier. Des mesures simples mais cruciales peuvent sauver des vies :
- Décontaminer systématiquement les équipements et les tenues après chaque intervention.
- Renforcer les protocoles d’hygiène cutanée pour limiter la pénétration des substances nocives.
- Multiplier les dépistages précoces et bilans médicaux réguliers, afin de détecter les cancers à un stade où ils sont plus facilement traitables.
Car si les pompiers affrontent les flammes pour sauver des vies, ils ne devraient pas risquer la leur en silence face à ces dangers invisibles.
En conclusion, cette étude illustre un point essentiel de la sécurité au travail : les risques ne se limitent pas aux blessures visibles ou immédiates. Dans certaines professions, ils s’infiltrent insidieusement dans le quotidien, jusqu’à devenir mortels. Pour les pompiers comme pour d’autres métiers exposés, une prise de conscience collective est nécessaire. Derrière chaque uniforme taché de suie, il y a un corps qu’il faut protéger… avant qu’il ne soit trop tard.
Auteur : Inforisque.Source : Cancer de la peau : ce métier est le plus à risque selon la science (et voici pourquoi).