L'exposition à des sources artificielles de rayonnements ionisants

Classé dans la catégorie : Risques pour l'Homme au travail

"En 2010, plus de 330 000 travailleurs, dans différents secteurs d’activités ont été suivis, car susceptibles d’être exposés à des sources artificielles de rayonnements ionisants et 20 000 à des sources naturelles."

Préventica : On attend davantage l’IRSN sur le terrain du nucléaire en général que sur celui des risques professionnels. Et pourtant, plusieurs unités de l’Institut interviennent dans ce champ. Que faites-vous pour les entreprises en la matière ?

Pascale SCANFF - L’IRSN, Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire couvre, comme son nom l’indique, le risque nucléaire au sens large, incluant la sûreté des installations nucléaires et la radioprotection, c’est à dire la protection des personnes contre les rayonnements ionisants. Trois groupes d’individus sont considérés : la population générale, les patients (ceux qui bénéficient d’examens médicaux utilisant les rayonnements ionisants ou ceux traités pour un cancer, par exemple) et, enfin, les travailleurs qui peuvent être exposés dans le cadre de leur activité professionnelle. Il était donc logique que l’Institut se préoccupe de risque professionnel, en termes de protection, mais aussi de prévention (les deux vont de pair).

Les 1 800 salariés, experts, ingénieurs, chercheurs, physiciens, chimistes, géologues, médecins, biologistes, épidémiologistes…, agissent de plusieurs manières, mais toujours avec le même but : développer la recherche et mener des études pour maintenir et développer les compétences nécessaires à l’expertise dans les domaines d’activité de l’Institut. L’IRSN assure des missions de service public, dont l’une d’entre elles consiste à assurer une veille permanente en matière de radioprotection et notamment de radioprotection des travailleurs. À ce titre, l’Institut centralise les données de la surveillance de l’exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants et gère le registre national SISERI (Système d’Information de la Surveillance des Expositions aux Rayonnements Ionisants).

L’IRSN exploite ces données et en dresse annuellement un bilan : élaboré pour les pouvoirs publics (Direction Générale du Travail -DGT, Autorité de Sureté Nucléaire –ASN, Délégué à la sureté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la défense -DSND), ce bilan est publié sur notre site Internet.

Nous mettons nos compétences au service des employeurs, médecins du travail et personnes compétentes en radioprotection (PCR) : à la demande de l’employeur, nous intervenons pour évaluer le risque et réaliser des études de poste, en particulier sur des cas complexes nécessitant un point de vue d’expert. L’Institut propose également des prestations pour assurer la surveillance de l’exposition des travailleurs : dosimétrie externe, mais aussi évaluation de l’exposition interne depuis les analyses individuelles permettant de détecter cette exposition jusqu’au calcul de la dose engagée.

Par ailleurs, l’Institut en sa qualité de gestionnaire du registre national des données du suivi de l’exposition des travailleurs, met à disposition des acteurs de terrain de la radioprotection (médecins du travail et PCR), les informations dosimétriques des travailleurs qu’ils suivent, via le système SISERI.

Enfin, nous avons aussi un rôle de conseil, d’information vis-à-vis des différents acteurs de la radioprotection sur le terrain et de formation (l’IRSN possède un département enseignement). Lire la suite de l'article...

Auteur : Préventica
Interview de : Pascale SCANFF, Chef de l’Unité de Suivi et d’analyse des Expositions Professionnelles (USEP) à l'IRSN.

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