Y a-t-il une ou plusieurs visions de la culture sécurité ? De quelle façon le style de management influence-t-il la sécurité au travail ? Autant de questions qui ont été débattues par les industriels.
Unité ou diversité de la culture sécurité à travers le monde ?
Qu'est ce que la culture sécurité ? Selon la définition de l'ICSI, il s'agit d'un ensemble de croyances, valeurs et comportements développés par les principaux acteurs de l'organisation pour maîtriser les risques de leur métier. Mais le monde foisonne de définitions concernant la culture sécurité. « Néanmoins, trois points peuvent se dégager », précise Ivan Boissières, directeur développement et formation de l'ICSI.
« Quand on parle de culture sécurité, on parle tout d'abord de façon de faire et de penser, de comportements qui sont le résultat d'un ensemble de croyances, de valeurs », indique-t-il.
Autres constats partagés : la culture sécurité, développée par les principaux acteurs du management, constitue une sous partie de la culture organisationnelle de l'entreprise ».
Management participatif Vs management prescriptif
La transgression ou le suivi des règles serait-il le fruit de l'organisation ?
Le point de vue de Mathilde Bourrier, professeur à l'Université de Genève, présente au colloque de l'ICSI, donne des éclairages concernant l'impact du mode de management sur la sécurité au travail. En effet, celle-ci affirme que la transgression n'est pas plus naturelle que le suivi des règles, et que cela serait le produit de l'organisation. Selon elle, « moins l'acteur a la possibilité de participer à l'élaboration des règles qu'il devra appliquer, plus il sera en situation de les enfreindre. Inversement, plus l'acteur est laissé seul face à la nécessité d'ajuster les règles aux situations de terrain, plus il le fera informellement ». « Sans ressources, sans soutien, qu'il s'agisse de travailleurs français ou américains, ces derniers ajusteront ou transgresseront les règles », indique-t-elle.
Le style de management a donc un impact fort sur la sécurité. Ivan Boissières ajoute ainsi : « le management participatif donne des résultats positifs, à l'inverse du management prescriptif (impliquant souvent une absence de vérifications terrain) et qui est plutôt celui appliqué en France… ».
« L'injonction professionnelle peut marcher, à condition que les acteurs soient impliqués et soutenus », conclut Mathilde Bourrier.
Auteur : Par Marianna Reyne, actuEL-HSE.
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