Mais faut-il analyser tous les accidents ?
Répondre par la négative impose de définir où l’on place la limite, en d’autres termes, de préciser les catégories d’accidents dont on accepte d’ignorer l’origine...
Une limite généralement retenue est exprimée en euros car elle fixe le montant estimé de la réparation des dommages.
Concrètement, on considère que le coût de l’analyse serait disproportionné par rapport à celui des dommages. Par exemple, un conducteur de véhicule utilitaire recule, heurte un poteau et casse un feu arrière ; il n’y a pas d’autre dégât, pas de constat : on paye les réparations, un point c’est tout.
Au quotidien, je côtoie des Responsables de Parc, Risk Manager, DRH à qui j’explique que cette pratique permet de traiter les conséquences mais pas les causes.
Au fait, quelles peuvent être les causes de cet accident banal : angle mort du véhicule, rétroviseurs mal réglés, contrôle insuffisant, précipitation, méconnaissance des procédures de sécurité en marche arrière, distraction ? Et quelles pouvaient en être les conséquences ? Imaginons qu’un piéton soit passé entre le véhicule et le poteau à ce moment-là …
Les mêmes causes auraient eu des effets totalement différents !
D’autres limites comme la déclaration ou non à l’assureur, ou bien la répartition des accidents entre «responsables» ou «non responsables» sont également utilisées.
Il s’agit, là encore, de classements administratifs qui se basent sur une vision budgétaire partielle, et peu pertinents du point de vue de la prévention.
En effet, ne pas déclarer un accident à son assureur parce qu’il est moins coûteux de le régler directement est utile du point de vue comptable, mais ne saurait justifier l’absence d’analyse des facteurs ayant conduit à cet accident.
L’analyse rigoureuse d’un sinistre poursuit plusieurs objectifs complémentaires et notamment :
- Connaître les différents facteurs ayant concouru à l’accident,
- Faire prendre conscience au conducteur de l’importance de chacun des facteurs
- (l’absence d’un seul d’entre eux aurait évité l’accident),
- Lutter contre la banalisation « des petits accidents »,
- Les « petits accidents » étant les plus nombreux, disposer de statistiques plus fiables sur la sinistralité de la flotte,
- Identifier les facteurs (ou combinaisons de facteurs) les plus fréquents sur la flotte,
- Définir et communiquer les procédures de conduite à mettre en œuvre pour réduire
- les catégories d’accidents les plus fréquents,
- Mettre en évidence les points faibles des conducteurs multi-accidentés pour les
- traiter en priorité,
- Réduire de façon significative le coût réel des accidents.
Certains outils informatiques permettent de mener au quotidien des analyses pointues de tous les accidents et d’obtenir des états réguliers sur l’évolution des sinistres et par conséquent, d’influer sur l’efficacité des actions correctives mises en place.
Les coûts de l’analyse peuvent être très rapidement amortis, d’autant qu’ils diminuent au fur et à mesure que le nombre d’accident baisse.
Parce que bien connaître son risque est le préalable à la mise en place d’un plan de prévention réellement efficace, l’analyse de tous les accidents est sans doute la démarche la plus rationnelle.
VERSPIEREN vous accompagne dans la mise en place d’actions réduisant le risque tout en améliorant la sécurité et la performance de vos équipes.
Auteur : VERSPIEREN.
Sur le retour d’expérience à ce jour :
Une quinzaine d’entreprises
+- 35 000 salariés conducteurs chaque jour sur la route
Des actions de formation, de prévention, des débriefings systématiques pour certaines.
Une baisse de la fréquence des accidents pouvant aller jusque 23 %.