Travailleurs de la construction

La tâche comme indicateur de prédiction de l’exposition à la silice cristalline.

Connue depuis longtemps pour les problèmes de santé respiratoire qu’elle provoque, la silice cristalline représente toujours, en 2013, une menace pour la santé des travailleurs de la construction. Aux États-Unis, cette industrie arrive au premier rang quant au nombre de décès causés par la silice. La silicose et le cancer du poumon représentent les principales maladies associées à cette substance.

Les deux tiers des travailleurs québécois potentiellement exposés à la silice appartiennent au domaine de la construction, particulièrement visé à cause de sa présence dans les matériaux de base que sont le béton, le mortier, la brique et l’asphalte, notamment. L’exposition résulte principalement des activités de cassage, de meulage et de sciage de ces matières.

Diminuer le nombre de matériaux contenant de la silice utilisés dans la construction est difficilement envisageable. De plus, les équipements qui servent à réduire l’exposition à la source, tels que les appareils de ventilation et d’arrosage pour abattre la poussière, n’assurent pas toujours une protection suffisante. Le port d’un appareil de protection respiratoire demeure encore essentiel pour l’accomplissement de plusieurs tâches.

Pour mener des campagnes de prévention efficaces, il faut donc connaître les emplois et les tâches les plus susceptibles de générer de la silice cristalline.

Bâtir une banque de données

Il y a deux ans, une équipe de chercheurs du Département de santé environnementale et santé au travail de l’Université de Montréal (DSEST) et de l’IRSST a franchi un premier pas majeur. Elle a bâti une banque de données tirées de la littérature, laquelle contient plus de 10 000 mesures réalisées dans divers pays. Cela a permis de déterminer les tâches et les métiers de la construction associés aux plus fortes expositions à la silice et de dresser un bilan des moyens de maîtrise.

Avec une seconde étude basée sur cette banque de données, Jean-François Sauvé est allé encore plus loin. Dans le cadre de son projet de maîtrise au DSEST, il a estimé les concentrations de silice cristalline en fonction du titre d’emploi et de la tâche des travailleurs en tenant compte de l’influence des différentes conditions de travail (ventilation, type de chantier, stratégie de mesure).

La tâche plus que l’emploi

Les catégories d’emplois associées aux plus fortes expositions à la silice cristalline incluent les foreurs, les travailleurs souterrains, les cimentiers-applicateurs, les briqueteurs-maçons et les manœuvres de pipelines. Les cinq tâches les plus à risque sont le bouchardage (texturer ou niveler une surface de béton, par exemple), le cassage du béton avec divers outils, le forage de tunnels, le décapage par projection d’abrasifs et le meulage de joints de briques et de pierres. Lire la suite du dossier...

Auteur : Denis Méthot, IRSST.

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