L’image est belle sur la brochure : une maison en bois, quelques arbres au feuillage trop vert pour être honnête, de la lumière, de la pureté. Il est facile de se laisser tenter, et les marketteurs des années 2010 l’ont bien compris. A la recherche d’authenticité et de bien-être écolo, de plus en plus d’acheteurs se laissent tenter par les constructions en bois, bardées de logos environnementaux en tous genres. Mais sur ces brochures manquent souvent le pedigree du bois utilisé et la liste de produits chimiques peu recommandables.
La pollution commence en amont
Bien avant d’arriver sur les chantiers, le bois de construction est source de différentes pollutions atmosphériques. Les premières victimes sont les ouvriers des scieries, à cause des poussières de bois. Celles-ci peuvent provoquer des maladies à court terme, voire des cancers après plusieurs années d’exposition. Selon l’enquête nationale de SUMER (Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels), 370000 salariés sont exposés aux poussières de bois en France. Toute la filière bois est concernée, et ces chiffres sont accablants. Ces poussières font partie du Top 3 des « causes les plus importantes de cancers reconnus d’origine professionnelle (principalement naso-sinusiens et pulmonaires) », affirme le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer). Dans la plupart des cas, elles atteignent les poumons, provoquant des lésions définitives graves comme des fibroses. La prévention de ces poussières fait d’ailleurs partie de la lutte contre les agents classés comme cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR). Lire la suite de l'article...