Intérimaires : une population plus vulnérable et plus exposée aux accidents du travail

Les salariés intérimaires sont victimes d’accidents du travail plus souvent que les travailleurs permanents. Pour autant, cette situation est loin d’être une fatalité. En se coordonnant sur différents sujets – organisation de la mission, formation, accueil au poste… –, agences d’emploi et entreprises utilisatrices peuvent garantir à ces derniers de bonnes conditions de travail. Et ce, en dépassant la relation commerciale qui les lie.

La force du travail temporaire, c’est la réactivité. L’un des principaux intérêts de l’intérim réside en effet dans sa capacité à pourvoir très rapidement aux besoins d’entreprises qui n’ont pas les compétences, ou les ressources, en interne pour les couvrir, et ce, sur une durée limitée. En 2021, 2,8 millions de salariés ont effectué au moins un contrat en intérim, représentant l’équivalent de 784 000 temps plein. Les secteurs d’activité qui y ont recours sont en premier lieu le BTP, l’industrie (métallurgie, réparation automobile…) et la logistique. Mais tout employeur peut avoir à faire appel à l’intérim pour un besoin temporaire. On rencontre ainsi des intérimaires scaphandriers, cordistes, couturiers, paysagistes, soignants, etc.

Les missions d’intérim s’organisent autour d’une relation triangulaire impliquant une personne, une agence d’emploi (AE) et une entreprise utilisatrice (EU). L’intérimaire est salarié par l’agence d’emploi et mis à disposition pour effectuer sa mission dans l’entreprise utilisatrice, qui est cliente de l’AE. Cette collaboration fait l’objet d’un contrat commercial. L’AE doit ainsi s’engager à mettre à disposition une personne possédant les compétences professionnelles demandées, avec les formations requises, au poste ciblé. Une entreprise utilisatrice ne doit, pour sa part, pas se servir de l’intérim pour externaliser un risque qu’elle ne veut pas faire prendre à ses propres salariés.

La présence de ces deux acteurs autour de l’intérimaire constitue l’une des spécificités du travail temporaire, et aussi l’un des freins en matière d’organisation de la prévention des risques. Si les rôles et responsabilités des unes et des autres dans la relation tripartite sont a priori bien définis par la réglementation, la pluralité des intervenants et la relation commerciale entre AE et EU peuvent compliquer la tâche. Lire le dossier dans Travail & Sécurité.

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