Manque d'information sur les risques professionnels dans le secteur privé

Le gouvernement cherche à réduire les accidents de travail, en particulier les graves et mortels, mais une étude du ministère du Travail révèle que plus de la moitié des salariés du privé ignorent les risques professionnels auxquels ils sont exposés. Sarah Lemoine détaille cette situation pour franceinfo.

Bien que les employeurs soient tenus d'informer leurs salariés des risques de travail et de prendre des mesures de prévention, cette obligation est souvent négligée. Les employeurs doivent évaluer les risques dans un "document unique" mis à jour annuellement et le diffuser aux salariés. Cependant, une étude de la Dares (Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) montre qu'en 2019, seulement 46% des entreprises privées avaient mis à jour ce document. Cette mise à jour est particulièrement faible dans les petites entreprises de moins de 50 salariés.

En conséquence, 43% des salariés n'ont pas été informés des risques professionnels au cours de l'année précédente. Même les salariés les plus exposés aux risques physiques, qui représentent la moitié du secteur privé, sont insuffisamment informés : seulement 46% connaissent les risques encourus pour leur santé et leur sécurité. De plus, les femmes sont deux fois moins informées que les hommes, suggérant une gestion inégale de l'information sur les risques professionnels.

Les actions de prévention sont également insuffisantes. En 2019, seulement un tiers des salariés ont suivi une formation à la sécurité, chiffre qui monte à 44% parmi les travailleurs les plus exposés. De plus, 16% de ces travailleurs indiquent manquer d'équipements de protection, et 3% affirment ne pas en avoir besoin.

Ce manque d'information et de prévention pousse certains salariés à changer de poste ou d'entreprise pour éviter des conditions de travail intolérables, ce qui pose un défi pour les entreprises cherchant à recruter et fidéliser leur personnel.

Source : Les salariés du privé, pas vraiment informés sur leurs risques professionnels.