Une étude révèle les difficultés et l'avenir incertain des travailleurs des soins à domicile en Europe

Classé dans la catégorie : Institutionnels

Une étude récente révèle que 60 % des travailleurs du secteur des soins à domicile doutent de la viabilité de leur emploi jusqu'à la retraite, citant les longues heures de travail, les problèmes de santé mentale et les bas salaires comme principaux obstacles. L'étude, menée par quatre associations européennes, a impliqué 4 000 travailleurs des services personnels et domestiques (SPM) dans 26 pays européens. La majorité des participants étaient des femmes (96 %) et des migrants (30 %), reflétant la démographie du secteur.

Le secteur des SSP englobe diverses activités à domicile telles que la garde d'enfants, les soins de longue durée pour les personnes âgées et handicapées, ainsi que le nettoyage et les réparations domestiques. L'UE estime que 9,5 millions de personnes travaillent dans ce secteur, représentant près de 5 % de l'emploi total en Europe, un chiffre qui devrait augmenter avec le vieillissement de la population. La Commission européenne a indiqué qu'il faudra recruter 1,6 million de travailleurs supplémentaires d'ici 2050 pour maintenir le niveau de couverture actuel.

L'étude montre que 70 % des travailleurs de 18 à 34 ans et 60 % de ceux de 45 à 54 ans ne pensent pas pouvoir tenir jusqu'à la retraite. Ils soulignent l'épuisement mental, les bas salaires, les longues heures de travail et la difficulté à concilier vie professionnelle et personnelle comme principales difficultés. Seulement 60 % des travailleurs interrogés ont reçu une formation en matière de santé et de sécurité, en partie parce que la directive-cadre de l'UE de 1989 exclut les "domestiques", engendrant des normes inégales dans le secteur.

Le rapport examine également le travail non déclaré, estimé par l'Autorité européenne du travail à 30-50 % dans ce secteur. Malgré les initiatives de l'UE pour combattre les pénuries de main-d'œuvre et améliorer les conditions de travail, le rapport souligne la nécessité d'une reconnaissance institutionnelle accrue du secteur.

Un rapport de l'Institut syndical européen (ETUI) lie la détérioration des conditions de travail à l'application des méthodes de "nouvelle gestion publique" (NGP), inadaptées à la réalité des soins. Ces méthodes ont conduit à une intensification du travail, des exigences accrues et une réduction du contrôle de l'emploi, dévalorisant ainsi le travail dans ces secteurs majoritairement féminisés.

Source : La majorité des travailleurs de l'aide à domicile estiment que leur emploi n'est pas durable.

Les derniers produits des risques professionnels