La semaine de quatre jours : opportunités et défis pour le monde du travail

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La semaine de quatre jours suscite autant d’enthousiasme que de réticences. Bien que séduisante sur le papier, elle soulève des préoccupations quant à une possible perte de salaire, l'exigence de maintenir la productivité sur un temps réduit, l'allongement des journées de travail, et ses impacts potentiels sur la santé. Vingt-cinq ans après les lois Aubry sur les 35 heures hebdomadaires, la semaine de quatre jours pourrait-elle être la prochaine grande réforme du travail ?

En France, environ 400 entreprises ont adopté la semaine de quatre jours, avec des pionniers comme Mamie Nova, La Macif, Fleury Michon, et plus récemment Welcome to the Jungle ou LDLC. Les retours sont largement positifs, tant pour les salariés que pour les employeurs.

Un essai similaire au Royaume-Uni en 2022, impliquant une centaine d'entreprises, a révélé une satisfaction quasi unanime après six mois, avec la majorité des participants souhaitant poursuivre cette organisation. Les employeurs y ont observé une hausse de la productivité, une meilleure attractivité, une réduction du turnover, et des économies sur les coûts d’énergie et d’entretien. Les salariés ont apprécié un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle, moins de fatigue, et un stress réduit.

Cependant, des questions subsistent quant aux impacts sur la santé des travailleurs. Evelyne Morvan de l'INRS souligne que, comme pour les soignants travaillant des journées de 12 heures, une fatigue accrue pourrait se manifester à long terme. La semaine de quatre jours peut se décliner de plusieurs façons : journées plus longues pour maintenir le même nombre d'heures, passage à 32 heures hebdomadaires, ou encore annualisation en fonction des périodes d’activité.

Des modèles tels que le "lean management" visant à maximiser la productivité peuvent entraîner des troubles musculosquelettiques, une augmentation du stress, et une désintégration des collectifs de travail. De plus, des journées plus longues peuvent exacerber les risques liés aux postures sédentaires, aux expositions toxiques, et au burnout.

Pour une mise en œuvre réussie, il est essentiel de favoriser un dialogue social approfondi et d'adapter la réforme aux spécificités de chaque entreprise. Une période d’essai permettrait de mesurer les effets positifs et négatifs et d’ajuster le modèle en conséquence. Des entreprises ayant tenté l’expérience ont parfois fait marche arrière en raison de complications organisationnelles, soulignant l'importance de ne pas imposer un format unique et rigide.

Source : Semaine de quatre jours : quels impacts sur la santé ?.

 

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