Les inégalités de genre persistent à l’hôpital selon une étude

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L’association « Donner des Elles à la Santé » a publié le 13 juin 2024 les résultats d’une étude menée par Ipsos sur les inégalités de genre dans le milieu hospitalier. L’étude révèle des discriminations, des violences sexistes et sexuelles, une baisse d’intérêt pour les postes à responsabilité, ainsi qu’une culpabilité ressentie pendant le congé maternité.

Ipsos a interrogé 500 médecins hospitaliers entre le 29 janvier et le 20 février 2024, avant la vague de témoignages #Metoo Hôpital déclenchée par Karine Lacombe en avril 2024. L’étude montre que 29 % des femmes médecins hospitalières ont été confrontées à des propos sexistes sur leurs compétences et 26 % sur leur apparence au cours des 12 derniers mois. Par ailleurs, 11 % ont subi des comportements intrusifs, 19 % des questions sur leur vie privée et sexuelle, 7 % des gestes inappropriés et 5 % des agressions sexuelles, tandis que plus de la moitié des hommes médecins en ont été témoins.

Malgré ces chiffres, seules 36 % des victimes ont parlé des incidents au sein de leur établissement, majoritairement à des collègues, et seulement 4 % à la hiérarchie ou aux référents VSS. Moins de la moitié des témoins masculins ont également rapporté ces incidents. L’association explique cette faible libération de la parole par une méconnaissance des ressources disponibles, puisque seulement 19 % des médecins estiment que leur établissement communique sur les procédures à suivre en cas de VSS.

La vice-présidente de l’association, la Pr Coraline Hingray, déplore le manque de pouvoir des directions d’hôpitaux pour sanctionner directement les auteurs de violences, les procédures étant gérées par un centre national de gestion et l’Ordre des médecins, avec des sanctions rares. Elle appelle à l’établissement de barèmes de sanctions clairs et à une indépendance totale vis-à-vis des procédures judiciaires.

L’étude souligne également un désintérêt croissant pour les postes à responsabilité, particulièrement chez les femmes de moins de 45 ans. Les raisons invoquées sont le manque de temps pour la vie personnelle, la fatigue et le stress. Le désir de grossesse est un frein pour 46 % des femmes, et 27 % ont été incitées à ne pas prendre leur congé maternité à une période définie. Enfin, 72 % des femmes ressentent de la culpabilité pendant leur congé maternité en raison des répercussions sur leurs collègues.

L’association appelle à une meilleure gestion des remplacements de congé maternité, suggérant de recourir aux internes ou chefs de clinique en cours de master ou de thèse.

Source : Hôpital : les discriminations sexistes persistent et la parole se libère peu, selon une étude.

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