Les risques psychosociaux (RPS) sont devenus un sujet central pour les entreprises, tant en termes de santé au travail que de performance. Ces risques, souvent liés au stress, aux conflits ou au manque de reconnaissance, peuvent avoir des conséquences graves sur la santé mentale des employés et engendrer une baisse significative de la productivité. Face à ces enjeux, il est essentiel d’adopter une démarche proactive de prévention, afin de garantir à la fois le bien-être des collaborateurs et la compétitivité de l’entreprise.
Le stress chronique au travail concerne environ 25 % des employés en France
Les RPS se manifestent sous différentes formes : surcharge de travail, ambiguïtés dans les missions, absence de soutien ou encore harcèlement. Ces facteurs de tension ont un impact direct sur la santé mentale des salariés, provoquant des troubles comme l’anxiété, la dépression ou le burn-out avec des effets directs sur la performance. Selon une étude de l’ANACT, le stress chronique au travail concerne environ 25 % des employés en France. Ce chiffre inquiétant démontre l’urgence pour les entreprises de s’emparer de ce sujet.
Les répercussions des RPS ne se limitent pas à la sphère individuelle. En effet, au-delà des impacts sur la santé des collaborateurs, ces risques affectent la productivité de l’organisation. Une étude menée par l’INRS a montré que le coût du stress au travail, en France, s’élève à environ 3 milliards d’euros par an, notamment en raison de l’absentéisme et du turnover qu’il génère. Les arrêts maladie prolongés, les départs prématurés et les conflits internes sont autant de conséquences qui, à terme, désorganisent l’activité de l’entreprise et alourdissent ses charges.
Le coût du stress au travail, en France, s’élève à environ 3 milliards d’euros par an
Pour limiter les effets néfastes des RPS, il est primordial d’adopter une démarche de prévention structurée. Une première étape consiste à réaliser une évaluation approfondie des risques psychosociaux au sein de l’entreprise. Ce diagnostic permet d’identifier les sources potentielles de stress et de tensions, qu’elles soient organisationnelles, relationnelles ou liées aux conditions de travail. Ce travail d’analyse, effectué par des experts, permet de cibler les actions à mener.
Cette intervention permet d’identifier rapidement les facteurs de mal-être, de les quantifier et d’en mesurer les conséquences potentielles. Une telle évaluation peut révéler des problèmes de surcharge de travail dans certains services, des conflits récurrents entre collaborateurs ou un manque de reconnaissance managériale, autant d’éléments sur lesquels il est possible d’agir.
Les entreprises ayant mis en œuvre des actions de prévention des RPS enregistrent une baisse de l’absentéisme de 20 % en moyenne
Une fois les risques identifiés, la mise en place de mesures concrètes est essentielle. Cela peut inclure la réorganisation du travail, l’ajustement des charges de travail, ou encore la formation des managers à la gestion des relations humaines et à la reconnaissance des signes de souffrance psychologique. D’après des données de l’Observatoire de la Qualité de Vie au Travail (QVT), les entreprises ayant mis en œuvre des actions de prévention des RPS enregistrent une baisse de l’absentéisme de 20 % en moyenne. En outre, les employés se sentent plus engagés et motivés, ce qui favorise leur productivité et leur créativité.
Une démarche proactive de prévention des RPS permet une augmentation de 10 % de la productivité de leurs collaborateurs, selon l’INRS
Investir dans la prévention des risques psychosociaux n’est pas seulement une obligation légale pour les entreprises, c’est aussi un levier de performance. En créant un environnement de travail plus sain, les entreprises réduisent les coûts liés aux absences et à la perte de talents. Selon une étude de l’INRS, les entreprises qui s’engagent dans une démarche proactive de prévention des RPS constatent, en moyenne, une augmentation de 10 % de la productivité de leurs collaborateurs.
Par ailleurs, une politique active de prévention contribue à renforcer l’image de l’entreprise, tant auprès des collaborateurs que de ses partenaires. Un employé qui se sent écouté et reconnu dans son travail est davantage fidèle à son employeur. L’attractivité de l’entreprise sur le marché de l’emploi en ressort également renforcée, réduisant ainsi les coûts liés au recrutement et à la formation de nouveaux talents.
L’intervention de spécialistes extérieurs permet de bénéficier d’un regard objectif
Il est recommandé aux entreprises de ne pas se limiter à des actions ponctuelles ou superficielles. Pour une gestion efficace des risques psychosociaux, il est nécessaire de recourir à des experts capables de proposer une approche sur-mesure, adaptée aux spécificités de chaque structure. Des cabinets spécialisés offrent des services d’accompagnement complets, allant de l’évaluation des risques à la mise en œuvre de solutions concrètes, telles que la formation des équipes et la recommandation de stratégies d’amélioration des conditions de travail. Selon Marie-Amandine SIQUIER, fondatrice de QHSE Concept, groupe national spécialisé dans la prévention des RPS, « l’intervention de spécialistes extérieurs permet de bénéficier d’un regard objectif sur les dysfonctionnements internes, d’identifier des solutions adaptées et leur mise en œuvre efficace ».
Les risques psychosociaux ne doivent plus être considérés comme un sujet secondaire dans l’entreprise. Leur gestion, au même titre que celle des risques physiques, est un facteur clé de succès qui permet d’améliorer à la fois le bien-être des collaborateurs et la performance globale de l’entreprise.
Auteur : Laurence TAILLADE, QHSE CONCEPT.