Un système de prévention inefficace face aux accidents du travail en France

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En 2023, la quasi-totalité des entreprises françaises (97%) ont déclaré au moins un incident affectant leurs employés, qu’il s’agisse d’un accident de travail, d’un accident de trajet ou d’une maladie professionnelle. Ce chiffre alarmant provient du dernier baromètre du cabinet d’audit BDO, en partenariat avec OpinionWay. Selon l’étude, 69% des entreprises ont signalé un accident du travail, tandis que 24% ont fait état de maladies professionnelles et 25% d’accidents de trajet. En revanche, seuls 9% des entreprises ont déclaré des arrêts de travail liés aux risques psychosociaux (stress, burn-out, dépression), en baisse par rapport à 2020, où une entreprise sur deux y faisait face.

Malgré des sanctions sévères, notamment en cas de faute inexcusable de l’employeur, le système de prévention est jugé inefficace par Xavier Bontoux, directeur général de BDO RH. Il souligne que la France reste parmi les pays européens les plus touchés par les accidents du travail, malgré des condamnations pouvant atteindre plusieurs millions d’euros. La prévention est largement négligée, 60% des entreprises n’ayant pas d’accord spécifique en place pour réduire les risques.

En parallèle, la branche accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP) de l’Assurance maladie affiche un excédent financier important, 1,4 milliard d’euros en 2023, qui pourrait être réinvesti dans la prévention. BDO propose que cet excédent serve à l’achat d’équipements de protection ou à la création d’une école publique de prévention pour former employeurs et salariés. Ce manque d’investissement dans la prévention est pointé du doigt comme l’une des raisons pour lesquelles le travail en France reste risqué.

Source : Accidents et maladies pro : «Il est toujours aussi risqué de travailler en France».

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