L’étude épidémiologique TRAVERSÉES s’intéresse aux trajectoires de retour au travail des femmes ayant survécu à un cancer du sein, dans le cadre d’Octobre rose. Ce cancer représente 33 % des cancers féminins en France, avec environ 61 000 nouveaux cas annuels. Bien que la majorité des femmes reprennent le travail après leur traitement, leurs parcours sont variés en termes de nombre et de durée des arrêts de travail, ainsi que des défis rencontrés.
Cette étude a porté sur 317 femmes âgées de 25 à 55 ans, ayant reçu un diagnostic de cancer du sein à un stade précoce. Les résultats montrent une grande diversité : si la moitié des femmes reprennent le travail dans l'année suivant le diagnostic, d'autres mettent plus de temps. Environ 38 % des femmes reviennent à temps plein la deuxième année, souvent après un temps partiel. En revanche, 13 % restent en arrêt maladie ou perçoivent une pension d’invalidité jusqu’à la troisième année.
Ces disparités montrent que le retour à l’emploi après un cancer du sein est un processus complexe qui nécessite un accompagnement adapté. L’étude utilise les données du Système National des Données de Santé (SNDS), une base de données unique en Europe, permettant de suivre les arrêts de travail et d’analyser leur durée et leur fréquence. Cette approche permet de calculer des indicateurs fiables sur le retour au travail, mais aussi de comprendre les vécus des patientes et des professionnels de santé.
Les données recueillies révèlent l'importance de facteurs multiples dans le retour au travail, incluant les caractéristiques socio-économiques, la sévérité de la maladie, et les conditions de travail. Par exemple, des métiers physiquement exigeants peuvent rendre la reprise plus difficile. L’accompagnement personnalisé devient alors essentiel, tant pour les patientes que pour les professionnels de santé qui doivent travailler de concert avec les services de ressources humaines et de médecine du travail.
Enfin, l’étude TRAVERSÉES souligne la nécessité de développer des outils pour mesurer l’évolution du retour au travail dans le temps. Ces outils pourraient également s’appliquer à d’autres pathologies, aidant ainsi à améliorer les conditions de retour au travail pour une population plus large.
Auteur : Inforisque.Source : Après un cancer du sein, quand reprend-on le travail et après quelles trajectoires ?.