La déréliction est un sentiment d’abandon profond où l’individu se sent délaissé par autrui et finit par s’abandonner lui-même. Ce malaise peut apparaître après des expériences traumatiques ou des périodes de stress intense, menant à des effets délétères tant psychologiques (dépression, angoisse, perte de discernement) que physiques (hypertension, maladies cardiaques). Des comportements compensatoires inadaptés peuvent aussi émerger, comme les addictions ou l’adhésion à des pensées simplistes, voire complotistes.
Dans le monde du travail, la déréliction s’observe notamment à travers le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn-out, en augmentation marquée depuis les années 2010. Les statistiques montrent que les maladies psychiques liées au travail ont significativement augmenté, frappant particulièrement les professions exigeantes, et touchant davantage les femmes que les hommes. La souffrance psychique liée au travail est ainsi devenue un enjeu de santé publique. Pour prévenir le burn-out, les entreprises s’appuient sur des plans d’action axés sur la réduction des risques psychosociaux (RPS) en tenant compte de divers facteurs comme la charge de travail, les exigences émotionnelles, ou la qualité des relations interpersonnelles.
Des méthodes de bien-être se sont également multipliées pour favoriser la résilience individuelle (méditation, relaxation, coaching, etc.). Cependant, des études montrent que ces approches, souvent centrées sur l’individu, n’ont pas d’effet significatif sur le bien-être des employés. Elles pourraient même être contre-productives en renforçant le sentiment d’impuissance, en donnant l’impression que la gestion du mal-être relève de l’individu seul, sans prise en compte de l’environnement professionnel.
Pour une approche plus durable, le concept de « capital psychologique » (ou PsyCap) propose de développer des ressources mentales chez les individus : l’auto-efficacité (confiance en soi), l’espoir (persistance face aux difficultés), l’optimisme (attribuer le succès à ses actions), et la résilience (adaptation aux changements). Ces composantes sont considérées comme des états mentaux malléables, que les individus peuvent développer pour anticiper les difficultés et ajuster leur comportement sans subir un stress excessif.
Une culture du feedback, la valorisation des petites victoires et l’assertivité sociale sont des moyens d’entretenir ce capital psychologique. Cette démarche préventive permet de renforcer la capacité des individus à faire face aux défis futurs, non seulement en développant leur résilience mais aussi en les rendant proactifs dans l’amélioration de leur environnement professionnel.
Auteur : Inforisque.Source : Comment prévenir des risques grandissants de burn-out au travail ?
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