Le dernier rapport de l'ONU, rédigé par Olivier de Schutter, met en lumière une "économie du burn-out" liée à la recherche incessante de performance économique, une dynamique qui affecte gravement la santé mentale des travailleurs, particulièrement les plus précaires. Selon ce rapport, l'obsession mondiale pour la croissance crée un climat de compétition et d'angoisse qui intensifie les troubles mentaux dans le monde du travail. La pression accrue vient des méthodes de management dites "post-fordistes", caractérisées par des charges de travail élevées, des exigences de productivité continue, et un manque de contrôle sur les tâches. Les employés sont confrontés à un rythme de travail frénétique et à une culture de performance exacerbée, alimentée par le reporting constant et une reconnaissance insuffisante.
Les travailleurs les plus vulnérables sont les plus touchés. La précarité de leur emploi, combinée à de faibles rémunérations et une instabilité accrue, entraîne une "charge mentale" supplémentaire et un risque élevé de dépression et d’anxiété. Dans ces conditions, accepter un emploi peut être mentalement plus épuisant que le chômage. De Schutter souligne la nécessité de réformer en profondeur la culture du travail pour limiter ces impacts destructeurs. Cela passe par des mesures structurelles comme un revenu de base inconditionnel et des aides sociales pour réduire les inégalités et offrir une sécurité économique et psychologique aux travailleurs.
Le rapport appelle aussi à transformer les pratiques managériales, en favorisant des environnements où les employés ont plus de pouvoir d’agir, où leurs compétences sont valorisées, et où la rémunération est équitable. En France, les chiffres sont alarmants : plus de 500 000 personnes en situation de burn-out en 2015, un chiffre en hausse constante avec près de 50 % des travailleurs en détresse psychologique aujourd'hui.
Auteur : Inforisque.Source : “Economie du burn-out” : comment la croissance détruit la santé mentale des travailleurs.