Canicule au travail : les nouvelles obligations des employeurs dès cet été

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Avec l’intensification des vagues de chaleur liées au changement climatique, la sécurité au travail en période estivale devient un enjeu majeur pour les entreprises. À partir du 1er juillet 2025, une nouvelle réglementation inscrit dans le Code du travail l’obligation pour les employeurs d’intégrer le risque lié à la chaleur dans leur évaluation des risques professionnels. À partir du 1er juin et jusqu’à la fin du mois de septembre, les inspecteurs du travail seront spécialement mobilisés afin de vérifier que les employeurs mettent en place les mesures requises pour préserver la santé de leurs salariés face aux dangers liés aux épisodes de forte chaleur.

La chaleur, un risque professionnel à part entière

Chaque été, certains secteurs voient leurs conditions de travail sérieusement dégradées par la chaleur : BTP, logistique, industrie, hôtellerie de plein air, restauration, commerce... Le ministère du Travail, conscient des dangers, souligne que des contrôles intensifs auront lieu entre juin et septembre 2024. Objectif : s’assurer que des mesures concrètes sont prises par les employeurs pour limiter l’exposition à la chaleur.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, plusieurs manquements graves ont été constatés. L’exemple d’un chantier dans l’Ain, où des ouvriers travaillaient en plein soleil à 40°C sans pause ni réfrigération, illustre les risques encourus lorsque les conditions de travail ne sont pas adaptées.

Anticiper pour mieux protéger

Face à ces constats, la prévention s’impose comme une priorité. Le ministère recommande aux entreprises de repérer les tâches les plus exposées, d’adapter les horaires de travail (notamment pour éviter les heures les plus chaudes), d’augmenter les temps de pause, de fournir des équipements adaptés et de garantir un accès constant à de l’eau fraîche.

Des aménagements simples mais efficaces peuvent limiter les risques : ombrages, brumisateurs, ventilation, vérification des systèmes de climatisation, réaménagement des locaux, etc. Il s’agit non seulement de préserver la santé des salariés, mais aussi d’assurer la continuité de l’activité malgré les conditions climatiques extrêmes.

Une réglementation qui se durcit dès 2025

Le décret n°2025-482 va plus loin : à compter du 1er juillet 2025, le risque lié à la chaleur devra figurer dans le Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER) ou dans le programme annuel de prévention des entreprises de plus de 50 salariés. Dès qu’une vigilance jaune, orange ou rouge est déclenchée par Météo-France, des actions adaptées devront être mises en œuvre.

Pour les postes en extérieur, les protections devront être effectives – et non plus laissées à la discrétion de l’employeur. En intérieur comme en extérieur, les installations devront garantir une température supportable, sans émanations nocives. Des dispositifs de signalement des malaises et des modalités de secours devront également être prévus.

Le BTP, secteur particulièrement concerné

Dans le BTP, les mesures sont renforcées : 3 litres d’eau potable par jour et par salarié doivent être garantis en toute circonstance, et la canicule devient un motif légitime de recours au chômage-intempéries. Ce changement permettra d’arrêter les chantiers en toute légalité dès que la température met en danger la santé des travailleurs.

Une vigilance renforcée de l’inspection du travail

En cas d’inaction, l’inspection du travail pourra mettre en demeure l’entreprise sous huit jours. À moyen terme, le ministère envisage même de permettre à l’inspection de suspendre directement une activité dangereuse liée à la chaleur, comme c’est déjà le cas pour certains travaux en hauteur.

Conclusion : La chaleur n’est plus un aléa ponctuel mais un risque professionnel reconnu. Entre anticipation, adaptation des conditions de travail et évolution réglementaire, les employeurs doivent se préparer dès aujourd’hui à intégrer ce facteur dans leur politique de prévention. Car protéger ses salariés face à la canicule, c’est aussi préserver la pérennité de son activité.

Source : Fortes chaleurs – Il faut s’y préparer dès maintenant !.

 

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