Coup de chaud sur le monde du travail : êtes-vous prêts ?

Classé dans la catégorie : Risques pour l'Homme au travail

Avec des étés de plus en plus chauds, la déshydratation et les coups de chaleur deviennent des menaces concrètes, notamment pour ceux qui travaillent en plein air. La meilleure protection reste l’anticipation. En France, entre 14 % et 36 % des salariés sont fortement exposés aux fortes températures, en particulier dans les secteurs du bâtiment et de l’agriculture. Selon l’INRS, la chaleur devient un risque dès 30 °C pour un travail sédentaire, et dès 28 °C lorsqu’une activité physique est requise.

Les risques liés à la chaleur

La chaleur excessive peut entraîner divers problèmes de santé :

  • Le coup de chaleur est une urgence médicale grave caractérisée par une température corporelle très élevée, une peau chaude et sèche, des maux de tête, des nausées et de la confusion.
  • L'épuisement dû à la chaleur se manifeste par de la fatigue, des étourdissements, des nausées, des maux de tête et une transpiration abondante.
  • La déshydratation, résultant d'une perte excessive de fluides corporels, peut provoquer des troubles de la concentration, des maux de tête et des crampes musculaires.
  • Les crampes de chaleur, causées par une transpiration excessive et une perte de sel et d'eau, entraînent des douleurs musculaires.

La chaleur peut également affecter la performance des employés. Elle diminue la productivité en provoquant de la fatigue et de l'inconfort, et augmente les risques d'erreurs et d'accidents.

Quelles sont les obligations de l’employeur ?

Le Code du travail ne fixe pas de température au-delà de laquelle un salarié pourrait s’arrêter de travailler. La diversité des situations fait qu’il serait difficile d’imposer une telle réglementation.

Toutefois, l’employeur est tenu de garantir la santé et la sécurité de ses salariés. Il doit prévoir les épisodes de forte chaleur (via les alertes Météo France), évaluer les risques et veiller aux situations particulières : femmes enceintes, personnes souffrant de pathologies chroniques ou en situation de handicap.

Les mesures générales données par les pouvoirs publics aux employeurs relèvent du bon sens :

  • renouveler l’air,
  • renforcer si nécessaire la climatisation des locaux,
  • mettre à disposition de l’eau potable et fraîche,
  • adapter l’organisation du travail en modulant les horaires ou en modifiant les tâches - ce qui nécessite de l’anticipation.

Les consignes sont plus exigeantes pour le secteur du BTP : 3 litres d’eau par jour et par personne, port d’habillement ou d’équipement adapté, temps de repos dans des locaux plus frais, …

L'employeur doit également intégrer les risques liés à la chaleur dans le Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) et mettre en œuvre des actions préventives. Cela implique d'identifier les postes les plus exposés à la chaleur, comme ceux impliquant du travail en extérieur, et de mettre à jour les plans de prévention en fonction des prévisions de températures élevées.

Les mesures à mettre en place

Pour adapter les conditions de travail en période de forte chaleur, il est recommandé de réorganiser les horaires afin de réaliser les tâches les plus physiques tôt le matin ou en fin de journée, lorsque les températures sont plus supportables. Il est tout aussi important de prévoir des espaces de repos à l’ombre, bien ventilés, et d’assurer une aération efficace des locaux ; l’usage de climatiseurs, lorsqu’il est possible, contribue à maintenir une température ambiante acceptable.

L’hydratation régulière des salariés doit être activement encouragée. De l’eau potable et fraîche doit être facilement accessible à proximité des postes de travail, même en l’absence de sensation de soif. L’ajustement des tenues de travail est également essentiel : des vêtements amples, légers et de couleur claire facilitent la régulation de la température corporelle.

Des équipements de protection individuelle adaptés — chapeaux, lunettes de soleil, crème solaire — doivent être mis à disposition des travailleurs en extérieur. Pour les postes isolés, la mise en place d’un Dispositif d’Alarme pour Travailleur Isolé (DATI) est indispensable.

Enfin, la formation et la sensibilisation du personnel sont primordiales. Les salariés doivent être en mesure d’identifier les signes précurseurs d’un coup de chaleur ou d’un épuisement thermique, et connaître les gestes à adopter en cas d’urgence. Les protocoles d’intervention doivent être clairs, diffusés et compris de tous.

Le décret n° 2025-482, en vigueur le 1er juillet 2025, impose aux employeurs d’évaluer et prévenir les risques liés à la chaleur dès un niveau de vigilance jaune émis par Météo-France. Il rend obligatoire l’adaptation des horaires, l’aménagement des postes de travail, et l’accès à au moins 3 litres d’eau fraîche par jour.

Les employeurs doivent aussi former les salariés à reconnaître les signes de coup de chaleur et à adopter les bons réflexes. Une attention particulière est portée aux travailleurs isolés, qui doivent bénéficier de dispositifs de signalement et de secours adaptés.

Conclusion :

Avec l'entrée en vigueur du décret n° 2025-482, la prévention des risques liés à la chaleur devient une responsabilité encadrée pour les employeurs, en particulier dans les secteurs exposés comme le BTP, l’agriculture ou les emplois saisonniers.

Dans un contexte climatique de plus en plus extrême, protéger les travailleurs en extérieur n’est plus seulement une mesure de confort, mais un impératif de santé publique. Anticiper, adapter les conditions de travail et former les équipes sont aujourd’hui les clés pour garantir la sécurité et préserver la performance des salariés face aux fortes chaleurs.

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