Dossier de l'INRS : Intérim - Mission prévention

Classé dans la catégorie : Risques pour l'Homme au travail

L'intérim est aujourd'hui largement répandu dans les entreprises françaises. Mais, pour les salariés, il se caractérise également par une surexposition aux risques. Leur prévention nécessite la mise en place d'une démarche associant les entreprises utilisatrices, les sociétés d'intérim et les salariés concernés.

Qu'il s'agisse de remplacer des salariés absents ou d'absorber rapidement des surcroîts d'activité, le recours aux travailleurs temporaires a apporté aux entreprises une grande souplesse dans la gestion de leurs effectifs. Depuis la reconnaissance légale de l'intérim en 1972, le nombre d'intérimaires a connu une augmentation constante. Selon la Dares, entre 1995 et 2007, le travail temporaire a plus que doublé, passant de 300 000 à 640 000 équivalents temps plein. Malgré le ralentissement de l'économie, en 2008, il concernait 2 millions de personnes et environ 600 000 équivalents temps plein.

De nombreux facteurs de risque

L'étude des statistiques montre que la fréquence et la gravité des accidents du travail des intérimaires sont deux fois plus élevées que celles des salariés permanents. Une des explications tient au fait que les secteurs qui ont le plus recours au travail temporaire (BTP, Industrie) sont aussi ceux qui présentent des taux d'accidents élevés. Si le travail temporaire peut être un choix, il est le plus souvent subi. Pour les personnes les moins qualifiées, l'intérim constitue une étape difficilement contournable vers un premier emploi. Contre la promesse d'une possible embauche, certains salariés se résignent parfois à accepter des conditions de travail difficiles. Les intérimaires, par nature, changent très fréquemment d'entreprise. En 2008, la durée moyenne des missions était de deux semaines et un quart d'entre elles n'ont duré qu'une seule journée... Un travailleur dispose donc de très peu de temps pour découvrir son nouveau poste, se familiariser avec son environnement, assimiler et mettre en œuvre les mesures de sécurité. Enfin, les défauts de communication entre les entreprises utilisatrices et les agences d'intérim peuvent générer des risques supplémentaires. Un profil mal défini peut entraîner le recrutement d'un intérimaire ne disposant pas de l'expérience ou des connaissances nécessaires à la bonne maîtrise des risques liés à son poste.

L'importance du dialogue

Dans la démarche de prévention, l'agence d'intérim, l'entreprise utilisatrice et l'intérimaire ont chacun un rôle à jouer. La maîtrise des risques repose notamment sur la qualité de la communication entre ces 3 acteurs. L'instauration d'un dialogue entre l'entreprise utilisatrice et l'agence d'intérim permet d'éviter les incompréhensions ou les imprécisions susceptibles de placer les intérimaires dans des situations de vulnérabilité. Dans la commande passée aux agences d'intérim, les entreprises doivent s'efforcer de définir au mieux les profils des intérimaires dont elles ont besoin : compétences requises, expérience, niveau d'autonomie, habilitations nécessaires... Il est d'ailleurs préférable d'anticiper ces besoins, par exemple en identifiant les points critiques de l'établissement (services en sous-effectif, surcharge de travail, exigences de production...). La réglementation oblige les entreprises à accompagner leur commande d'un descriptif détaillé du poste à pourvoir : taches à accomplir, conditions de travail, risques, mesures de sécurité à mettre en œuvre... De leur côté, les agences doivent poser toutes les questions permettant de préciser le ou les profils à rechercher. Il leur appartient ensuite d'identifier le professionnel adéquat en prenant soin de vérifier que celui-ci possède bien les aptitudes techniques, physiques et médicales requises, ainsi que des notions minimales de sécurité.

Le bon profil au bon endroit

Cependant, il peut arriver qu'un intérimaire ne corresponde pas parfaitement à la demande. L'agence doit en informer l'entreprise, qui pourra éventuellement adapter le contenu de la mission. L'agence doit bien sûr transmettre à l'intérimaire toutes les informations qui lui permettront de se représenter son nouveau contexte de travail et de se situer dans l'entreprise. Il est également recommandé de lui fournir une fiche pratique comprenant le nom de la personne à contacter dans l'entreprise, l'adresse, le plan d'accès, mais également les horaires, les modalités de restauration... L'entreprise utilisatrice doit enfin savoir prendre le temps d'accueillir l'intérimaire et de mettre en place un dispositif d'accompagnement. Cela peut se traduire, par exemple, par la désignation d'un tuteur capable à la fois de transmettre les informations indispensables au travail de l'intérimaire (utilisation des équipements de travail, modes opératoires, consignes de sécurité...), de l'aider et de le conseiller en cas de difficulté. Mais au final, la meilleure des préventions reste d'assurer un niveau de sécurité maximal dans l'entreprise. Les intérimaires bénéficient toujours des mesures générales prises pour l'ensemble des salariés.

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Auteur : INRS

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