Les résultats démontrent que les experts sont significativement différents des novices en regard de la posture qu'ils adoptent lors de la pratique de la manutention. Ainsi, les experts par rapport aux novices fléchissent moins la région lombaire, mais à l'opposé fléchissent plus les genoux, ce qui les rapproche plus de la caisse, que ce soit sur le plan horizontal que vertical.
Introduction
Les risques de blessures au dos lors d’activités au travail demeurent encore aujourd’hui très élevés. Au Québec, le nombre d’affections vertébrales s’établissait en 2006 à 28 604 et elles représentaient 30% de l’ensemble des lésions professionnelles avec indemnisation (Allaire et Ricard, 2007). Bonne nouvelle toutefois, car depuis l’an 2000 le nombre affections n’a cessé de décroître : 35 702 (2000), 32 404 (2003), 31 694 (2004), 30 140 (2005) et finalement 28 604 en 2006 (Allaire et Ricard, 2001; Allaire et Ricard, 2005; Allaire et Ricard, 2007). Pour la période d’observation 2003-2006, la baisse relative du nombre d’affectations est de 11.7%.
Par contre, l’indemnité moyenne en 2006 se situait à 3 266 $ soit 858 $ de plus qu’en 2000. Le coût total pour les affections vertébrales atteignait la somme de 509,3 millions de dollars comparativement à 425,6 millions en 2000. En terme de fréquence, la profession qui générait le plus d’affections vertébrales était les manutentionnaires, soit, 3 743 cas au total, dont 706 femmes. C’est la région lombaire qui était la zone la plus touchée (59% des cas d’affections) et l’effort excessif était l’agent causal qui était le plus souvent rapporté, soit 42.9% des cas survenus entre 2003 et 2006.
On compte au Québec, 36 650 personnes dont le titre d’emploi est « manutentionnaires » (classe générale : Métiers, transport et machinerie), 89 % sont des hommes (32 695) et 11% des femmes (3 955) (Statistique Canada, 2008). La tâche de manutention manuelle, et plus particulièrement celle du lever de charge, est considérée depuis longtemps comme l’un des principaux facteurs de risque de blessure au dos (Ayoub et al., 1997; Bernard, 1997; National Research Council, 2001; Ayoub et Mital, 1989; Yeung et al., 2002). Jusqu’à maintenant, les mesures de prévention n’ont pas été très efficaces pour réduire l’incidence des maux de dos (Burdorf et Sorock, 1997) probablement parce que le problème est multifactoriel et que les solutions possibles sont rarement simples.